Préoccupés par les divergences qui minent aujourd’hui la cohésion au sein de l’environnement politique gabonais à l’orée des prochaines élections générales, l’Eglise Catholique du Gabon s’est prononcée ce dimanche 29 janvier 2023 quand à sa position lors du déroulement de celles-ci au mois d’aout prochain.
C’étaient à l’occasion de la messe de clôture de la XXXème Assemblée Plénière Ordinaire de la Conférence Épiscopale du Gabon, devant le Premier ministre Alain Claude Bilie By Nzé et son gouvernement.
Pour l’Eglise Catholique du Gabon, la Vérité, la Justice et la Paix doivent prôner.
Analyse de Marcel LIBAMA, membre de la société civil gabonaise.
« Quelle attitude un (e) chrétien (ne) doit-il (-elle) adopter pendant cette période électorale si déterminante après avoir écouté le message des évêques du Gabon ?
En réalité, celui qui professe être un disciple de Jésus-Christ, qui est lui-même la Vérité, ne peut prendre plaisir à duper les citoyens afin de recueillir leurs voix. Il n’y a rien de plus dégradant et de plus déshonorant pour un chrétien que de chercher frauduleusement à occuper un poste de responsabilité en débitant des mensonges ou en trompant ses concitoyens ou en les soudoyant avec l’argent ou des présents tels que la nourriture et les boissons, les vêtements et autres dons…
Cette pratique est pourtant très courante dans notre pays au mépris total des appels de nos religieux.
C’est une honte de constater que des chrétiens tronquent leurs voix contre une bouteille de bière, un billet de 2000 F et de fausses promesses qui les condamnent après à la souffrance et à la mort, parce qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes.
Les chrétiens qui cèdent à des pratiques douteuses font honte à l’église.
En, vérité, la politique en elle-même n’est ni immorale ni dégradante, même si, il faut le reconnaître, elle comporte des risques. Si elle était aussi mauvaise qu’on le prétend, l’Église aurait formellement interdit les laïcs de s’en mêler. Or, elle leur recommande au contraire de participer à la vie politique en affirmant que le pouvoir politique ou le pouvoir de gouverner vient de Dieu.
Par conséquent, il oblige les citoyens à devoir obéissance à ceux qui gouvernent.
Nos évêques ont aujourd’hui réitéré cet engagement des Saintes Écritures : « La plus haute charité c’est la charité politique » à dit le pape Pie XI.
Ainsi pour les évêques, la participation à la vie politique n’est pas seulement recommandable mais elle est un droit fondamental de tout citoyen. Et c’est donc un droit et même un devoir pour tous les chrétiens.
Ce que l’Église à la suite du Seigneur, condamne c’est l’usurpation du pouvoir par ceux qui dupent les citoyens avec des mensonges et des promesses pendant les campagnes électorales.
Refuser de voter, c’est permettre à certaines autorités incompétentes et corrompues d’accéder aux hautes fonctions de l’État.
Il est donc de la responsabilité du chrétien, plus que de tout autre, de s’assurer que les candidats élus soient ceux qui peuvent soutenir, dans leur vie personnelle et professionnelle, ces valeurs religieuses que tout bon dirigeant qui a la crainte de Dieu doit incarner et mettre en pratique.
Les Saintes Écritures sont claires à ce sujet : « La justice grandit une nation, le péché est la honte des peuples ».
L’amour de Dieu et de la patrie, qui doit être la marque distinctive de chaque disciple de Jésus-Christ devrait être une raison suffisante pour pousser tous les chrétiens à exercer ce devoir civique.
La bonté de Dieu dépasse tous les complots et toutes les intrigues humaines.
Nos évêques s’engagent pour la Vérité, la Justice et la Paix »