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Plainte d’Ali Bongo contre le Gabon : quand la lâcheté des kounabelistes menace l’État

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Alors que le Gabon a officiellement tourné la page de la Transition pour entrer dans la Cinquième République, la scène politico-judiciaire internationale vient rappeler brutalement au pouvoir élu qu’aucune faute politique ne reste impunie, même indirectement. La récente plainte déposée en France par Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia Bongo et leur fils Nourredin Bongo contre l’État gabonais pour séquestration, détention arbitraire, actes de torture et de barbarie agit comme un retour de flamme judiciaire et symbolique.

Mais ce retour de flamme n’est pas tombé du ciel. Il est la conséquence directe d’un comportement dangereux et désormais trop fréquent au sommet de l’État : l’aveuglement volontaire des kounabelistes.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Brice Clotaire Oligui Nguema, l’élan populaire qui l’a accompagné a rapidement été parasité par des voix obséquieuses, prêtes à défendre tout, même l’indéfendable. Des hommes et des femmes, tapis dans les sphères d’influence, qui ne vivent que pour plaire, pour graviter autour du pouvoir, pour se faire remarquer non pas par la pertinence de leurs idées, mais par l’excès de leur zèle.

Ils ont regardé les prisons se remplir de figures de l’ancien régime sans poser la seule question qui valait : où sont les procès ? Où est la justice ? Où est la réparation publique ?
 
Ils ont vu Sylvia Bongo et son fils enfermés, mais jamais jugés. Ils ont vu le peuple attendre des comptes, mais ils n’ont rien exigé.
 
Aujourd’hui, les anciens bourreaux sont devenus plaignants. Et le Gabon est désormais sommé de se justifier devant des juges étrangers.

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Cette situation n’est pas seulement un scandale judiciaire : c’est une faute politique grave. Et cette faute porte un nom : la lâcheté intéressée de ceux qui conseillent mal et se taisent trop.

Car un chef d’État, quel qu’il soit, n’est jamais mieux trahi que par ceux qui lui disent toujours “oui”. Ces gens qui applaudissent quand il faut alerter, qui flattent quand il faut corriger, qui applaudissent des opérations brutales comme les destructions de quartiers populaires sans jamais rappeler la nécessité d’un accompagnement humain, social, digne.
  Ce sont eux qui, à terme, affaiblissent l’autorité. Eux qui exposent le pouvoir aux pièges de l’arrogance et de l’autosuffisance.
 Eux, les kounabelistes , sont ceux qui envoient le pouvoir droit dans le mur.

Dans l’histoire politique africaine, ce phénomène est récurrent. De Mobutu à Blaise Compaoré, de Mugabe à Bouteflika, les grands dirigeants ne sont jamais tombés seuls : ils ont tous été poussés par des courtisans sans courage, incapables de dire “non”, toujours pressés de protéger leurs privilèges.

Aujourd’hui, le président Oligui Nguema n’est pas tombé. Il a été élu, il est légitime, et il incarne un espoir réel pour le pays. Mais cet espoir est fragile, car cerné d’un brouillard de mensonges bien intentionnés.

S’il veut préserver ce lien précieux avec le peuple, il doit s’entourer de citoyens lucides, de conseillers francs, de voix libres. Pas de griots numériques, ni de professionnels de l’éloge.

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Car ce n’est pas l’opposition qui tuera la Cinquième République gabonaise. Ce ne sont pas les Bongo depuis Paris. Ce ne sont pas les critiques dans la presse.

C’est le silence de ceux qui savent et qui se taisent.
C’est la soumission de ceux qui conseillent mais ne préviennent pas.
Ce sont les kounabelistes qui, jour après jour, creusent la tombe du pouvoir qu’ils prétendent servir.

Il est encore temps d’écouter. Mais le temps presse.

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