Oncle Didine : Mort dans la Misère, mais bientôt honoré par ceux qui l’ont laissé mourir.

Pendant des décennies, Oncle Didine a incarné le cinéma gabonais, une figure familière et aimée de tous. Mais quand l’âge et la maladie ont eu raison de lui, il n’y avait plus personne. Les autorités, promptes à parader lors des grandes occasions, n’ont su que multiplier les promesses creuses. Où sont passés ces beaux discours sur la valorisation de la culture nationale ?

Non, Oncle Didine n’est pas mort dans la dignité. Il a été abandonné, trahi par un système qui préfère dilapider des fortunes sur des artistes comme Fally Ipoupa déjà immensément riches, tout en laissant mourir ses propres légendes dans la misère un comportement hérité du régime déchu.

Ci-dessous , Oncle Didine à droite avec le journaliste Christ Oyame

Et maintenant ? Maintenant qu’il est mort, on verra les éternelles délégations hypocrites, débarquant en masse avec des fleurs et des discours vides. On lira des communiqués pompeux sur « la perte d’un monument », et les réseaux sociaux seront inondés de fausses larmes. Mais où étaient-ils tous ces beaux parleurs quand Oncle Didine avait besoin d’aide pour se soigner ? Nulle part.

Ces hommages ne sont pas un témoignage de respect, mais un véritable crachat au visage de ce grand homme et de sa famille. Ils ne sont qu’une sinistre mise en scène pour sauver les apparences.

Le Gabon est devenu un pays qui n’a aucun respect pour ceux qui ont bâti sa fierté culturelle. Après Dékombel, Christiane Libina, Philippe Mory et tant d’autres, voilà qu’on laisse encore une fois mourir une légende dans l’oubli et l’indifférence. Que reste-t-il de cette prétendue transition si elle ne fait qu’imiter les travers du passé : glorifier l’inutile et oublier l’essentiel ?

On distribue des millions à des étrangers pour des concerts d’un soir, mais les figures nationales, celles qui ont réellement porté haut les couleurs du pays, meurent dans l’oubli. C’est une insulte, une trahison, et pire encore, une preuve que la culture gabonaise n’est qu’un accessoire, bon à être exhibé pour la galerie, mais jamais soutenu.

Le décès d’Oncle Didine est une honte nationale. C’est le symbole d’un pays qui célèbre ses héros uniquement dans la mort, parce que dans la vie, il les méprise. Ce n’est pas seulement une perte pour le cinéma gabonais, c’est une gifle à tout un peuple.

Alors, que vont faire les autorités maintenant ? Probablement ce qu’elles savent faire de mieux : pleurnicher en public, organiser une cérémonie grandiose et retourner à leur indifférence habituelle. Pendant ce temps, le Gabon continue d’enterrer ses monuments avec le mépris qu’ils ne méritent pas.

Oncle Didine, repose en paix. Ton pays ne t’a pas mérité.

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