La rentrée scolaire a pris une tournure inattendue au Gabon. En déposant ses enfants à l’école, le président de la république Brice Clotaire Oligui Nguéma, pensait sûrement projeter l’image d’un père attentionné et proche de sa famille. Mais ce geste, qui se voulait banal et tendre, n’a pas manqué de déclencher une pluie de critiques.
Pour une partie des Gabonais, ce moment de “paternité exemplaire” n’avait rien d’innocent : pendant que certaines familles peinent à acheter des cahiers ou même à inscrire leurs enfants, le chef de l’État dépose les siens dans des établissements modernes et luxueux. Résultat : au lieu de séduire l’opinion, cette scène a laissé un goût amer, comme un rappel brutal des inégalités sociales.
Le chef de l’État déposant ses enfants à l’école
Conscient du tollé, le numéro un gabonais a sans doute tenté un contre-pied médiatique. Quelques jours plus tard, il s’est affiché à l’hôpital avec son nourrisson, né de sa seconde épouse. Cette fois, l’image était celle d’un président humble, conduisant son nouveau-né se faire vacciner dans un établissement modeste, totalement délabré, histoire de montrer qu’il reste un homme du peuple malgré les dorures du pouvoir.
Oligui avec son nouveau-né dans un centre médical complètement délabré
Si la communication politique laisse parfois à désirer, l’homme, lui, semble réussir sur un autre terrain : celui de la famille. Entre sa première dame, Zita Oligui Nguéma, et sa seconde épouse, Anouchka Oligui , le président jongle avec un équilibre presque parfait. Dépose les enfants d’un côté, sortie à la maternité de l’autre… un véritable numéro de funambule familial !
À défaut d’être unanimement applaudi comme chef d’État, Oligui Nguéma peut au moins revendiquer un titre qui ne souffre pas de contestation : celui de “bon polygame à l’africaine”, capable de tenir les rênes de deux foyers avec un sens de l’équilibre qui impressionne.
Par Vianney Ngossana
