Oligui envoie les ministres en vacances forcées au village : repos mérité ou pénitence imposée?

Imaginons la scène. Monsieur le Ministre de l’Économie, habitué aux sommets internationaux et aux réceptions diplomatiques, doit désormais s’installer dans la maison familiale à Tchibanga, au cœur de la brousse gabonaise. Les dossiers complexes sur les réformes fiscales sont mis de côté pour laisser place à une immersion totale dans les réalités locales : aller à la chasse et à la pêche, participer aux réunions de village, et redécouvrir les saveurs du timba préparé par la tante éloignée.

Quant à Monsieur le Ministre de la Santé, habituée à négocier avec les grands laboratoires pharmaceutiques, le voici en route pour son village, où il devra se contenter d’une visite à l’hôpital local, voire d’un petit tour au marché pour acheter du nkumu et de la viande fumée. Exit les cocktails mondains de Libreville, place aux soirées au clair de lune, bercées par les chants des cigales et les histoires racontées par les anciens.

On se demande déjà comment vont se passer ces « vacances forcées». Entre les appels incessants des habitants venus présenter leurs doléances et les invitations à tous les mariages et baptêmes du coin, les ministres risquent de découvrir qu’une semaine de repos dans leur village natal n’est pas de tout repos. Les habitants, eux, se réjouissent déjà d’accueillir ces invités de marque et de leur montrer ce que signifie réellement « vivre au village. »

Contrairement à de nombreux membres du gouvernement qui ne retournent presque jamais dans leurs villages, cette décision est salutaire pour Raymond Ndong Sima, qui pourra profiter de ces vacances pour s’occuper de son exploitation agricole dans son village.

Pour les membres du gouvernement, ces vacances seront une belle occasion de renouer avec leurs racines et, pourquoi pas, de retrouver un peu de cette simplicité perdue au fil des années passées dans les hautes sphères du pouvoir.

Une chose est sûre, ces « vacances de proximité » promettent de belles surprises, autant pour les ministres que pour leurs administrés. Et qui sait, peut-être que cette expérience inspirera de nouvelles politiques plus proches des réalités locales. En attendant, nous attendons tous avec impatience les photos de ces ministres en mode « décontracté » dans leurs villages respectifs. Qui sait, peut-être verrons-nous bientôt Monsieur le Ministre de la Défense jouer au football avec les enfants du quartier, ou Madame la Ministre de l’Éducation donner un cours improvisé sous un arbre séculaire!

Ces vacances, loin d’être un simple repos, pourraient bien marquer un tournant dans la relation entre nos gouvernants et les citoyens qu’ils sont censés servir. Allez, chers ministres, bon retour aux sources et bonnes vacances au pays!

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