Homme de culture et communicateur émérite, ancien chanteur, producteur et manager artistique, Massassi a des atouts indéniables capables de lui permettre de gérer le grand dossier de la culture qui lui sera très certainement confié mais, pourra-il s’en sortir là où la plupart de ses prédécesseurs ont mordu la poussière ?
D’abord nommé au cabinet du chef de l’Etat il y a près d’une dizaine d’années, beaucoup d’artistes et acteurs du monde des arts et de la culture gabonaise avaient porté leur espoir sur Massassi en le voyant arrivé parmi les collaborateurs directs du Président de la République mais, la surprise fut de taille lorsque ce dernier se replia sur lui-même abandonnant la lutte qu’il menait pour l’éclosion de la jeunesse et la musique gabonaise.
Miné par le clanisme et l’égoïsme, le monde culturel gabonais est en pleine décrépitude, une dégénérescence effective parce que rien n’a été fait pour remettre la cohésion au sein de cette sphère qui faisait jadis, la fierté des gabonais.
Bien qu’étant un ami au Chef de l’Etat, Massassi aura beau vouloir apporter un nouveau souffle à la culture gabonaise mais, sans pouvoir et sans budget approprié et n’ayant pas également la puissance de détruire les grands lobbys qui ont pris en captivité l’activité artistique au Gabon, ce dernier ne pourra se résoudre qu’à faire du saupoudrage et de la tchatche afin d’embellir l’action du gouvernement dont il doit rester fidèle.
Il est donc clair que sortir le monde culturel gabonais de cette crise ne dépendra pas uniquement de Massassi mais du Chef de l’Etat qui devrait donner des moyens à son jeune ami et mettre fin aux divisions, à l’égoïsme et à la fuite de nos capitaux, lesquels empruntent parfois le canal des artistes étrangers qui partent du Gabon avec des sacs remplis de centaines de millions de francs CFA sans avoir payé la moindre taxe avec évidemment la bénédiction de certains de ses proches, un mal qui ne peut le rapprocher du monde artistique aujourd’hui devenu en sourdine un des maillons forts de son opposition à la lisière d’une élection présidentielle qui s’annonce difficile .
Autant donc dire que notre chanteur de rap a du pain sur la planche.