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Le temps des voyages fastueux aux frais du contribuable est désormais révolu. Dans un souci de rationalisation des dépenses publiques, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a décidé d’imposer une nouvelle règle stricte concernant les classes de voyage des membres du gouvernement et des responsables administratifs lors des missions officielles à l’étranger.
Désormais, seuls les ministres d’État auront le privilège de voyager en première classe. Les ministres « simples » devront se contenter de la classe affaires, tandis que les responsables administratifs, qu’ils soient centraux ou décentralisés, seront relégués à la classe économique. Une décision qui met un terme à des années d’abus où certains agents, parfois anonymes pour le grand public, voyageaient dans le luxe absolu sans justification.
« Qui veut du luxe, le finance lui-même », a-t-on résumé dans l’entourage présidentiel. Ainsi, tout responsable qui souhaite voyager en première classe devra désormais en assumer personnellement le coût.
Cette mesure salutaire, attendue depuis des décennies par une population lassée de voir les élites se servir au lieu de servir, s’inscrit dans une volonté affirmée d’assainir les finances publiques. Elle constitue également un signal fort envoyé à l’administration : la période des privilèges déconnectés de la réalité du pays est bel et bien terminée.
Mais au-delà du confort à bord, il serait judicieux d’étendre cette logique d’austérité à l’ensemble des dispositifs de déplacement. Car si le président et ses ministres se veulent exemplaires, il convient aussi de réduire les délégations pléthoriques qui accompagnent souvent les hautes autorités à l’étranger, transformant parfois les missions officielles en cortèges budgétivores.
La lutte contre le gaspillage passe aussi par une sélection rigoureuse des profils réellement utiles à ces missions. Le Gabon nouveau ne peut se permettre le luxe d’une République ambulante où chaque voyage se transforme en foire aux passe-droits.
En somme, le chef de l’État frappe fort avec cette réforme symbolique et attendue. Mais il ne devra pas s’arrêter là. L’État exemplaire commence aussi par la sobriété, la mesure et l’efficacité. Le peuple gabonais, dans sa majorité, saura saluer cette rupture avec les anciennes pratiques… pourvu qu’elle s’accompagne de rigueur à tous les niveaux.