Ministre hors-la-loi : Ovono-Ebe dénonce une suspension illégale à l’ENS

Dans une déclaration fracassante ce dimanche 5 janvier 2025, le Professeur Mathurin Ovono-Ebe, président du Syndicat National des Enseignants-Chercheurs de l’Université Omar Bongo (SNEC-UOB), a porté un coup de massue sur la table des irrégularités administratives. S’exprimant avec la rigueur et l’autorité de sa fonction, il a dénoncé ce qu’il qualifie d’abus de pouvoir flagrant commis par le ministre de l’Éducation nationale, qui a pris sur lui de suspendre, en toute illégalité, le directeur général de l’École Normale Supérieure de Libreville.

Pour le professeur Ovono-Ebe, cette décision ministérielle n’est rien de moins qu’une violation grossière des textes de loi. « Seul le président du conseil d’administration peut signer une telle décision après la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire », a-t-il martelé. Or, aucun conseil ne s’est réuni. Pire encore, cette suspension semble s’être affranchie du décret présidentiel nécessaire pour démettre un directeur général de ses fonctions, confirmant l’ampleur du cafouillage juridique.

La situation prend une tournure encore plus explosive lorsqu’il rappelle que la loi 17/2002, en son article 7, interdit aux membres du gouvernement d’exercer les fonctions de président ou de vice-président d’un conseil d’administration. Et pourtant, voilà que le ministre de l’Éducation nationale, en charge de la tutelle de l’École Normale Supérieure, cumule allègrement ces fonctions, piétinant la législation au passage.

Dans une adresse directe et sans ambages au Président de la République, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, le professeur Ovono-Ebe appelle à la suspension de cette décision « illégale et irresponsable ». « Il ne revient qu’à vous, et vous seul, de démettre le directeur général de ses fonctions », a-t-il déclaré, exigeant que cette double faute juridique et sociale soit corrigée dans les plus brefs délais.

Le climat social déjà tendu au sein de l’École Normale Supérieure ne saurait tolérer une telle manœuvre autoritaire. « Cette décision n’est pas de nature à pacifier le climat social déjà délétère », a prévenu le professeur, qui annonce par ailleurs sa participation active à une Assemblée Générale de crise prévue demain à 8 heures.

En dénonçant avec force cette dérive autoritaire et les multiples violations de la loi, le Professeur Mathurin Ovono-Ebe remet les pendules à l’heure. Cette affaire ne fait que révéler une fois de plus le chaos administratif qui gangrène nos institutions. Reste à savoir si le chef de l’État entendra cet appel ou s’il choisira, comme tant d’autres avant lui, de fermer les yeux sur une situation explosive.

Aux yeux de l’opinion publique, une chose est claire : l’École Normale Supérieure de Libreville n’est pas le terrain de jeu des ambitieux politiciens en quête de domination.

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