Dans les méandres du système administratif, parfois, la voix de ceux qui servent avec dévouement se perd dans le tumulte des procédures et des intérêts divergents. Ainsi résonne la lettre ouverte adressée à Monsieur le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, un appel poignant de Magali Wora, portant le fardeau de l’engagement envers son pays au sein des Arts et des Industries Culturelles.
D’une plume empreinte d’humilité mais chargée d’émotion, Magali Wora, récemment nommé Directeur Général, exprime sa gratitude pour la confiance placée en lui. Cependant, derrière ces mots de reconnaissance, se cachent les affres d’une expérience émaillée de difficultés profondes, d’obstacles inattendus et d’une solitude criante dans l’exercice de ses fonctions.
Dès le premier paragraphe, l’écho du désarroi résonne : cinq mois de service sans salaire ni contrat de travail. Un constat amer, révélant les failles béantes dans le système de rémunération et de gestion administrative. Face à cette situation délicate, les démarches entreprises par le plaignant se heurtent à un mur d’indifférence, laissant transparaître une bureaucratie sclérosée et des pratiques désuètes qui persistent malgré les aspirations à la modernisation.
Pourtant, la détermination persiste. Le Directeur Général affirme avoir investi ses propres ressources pour assurer le fonctionnement de son département, un geste altruiste teinté d’un patriotisme inébranlable. Mais même cet acte de sacrifice n’est pas suffisant pour éveiller les consciences endormies au sein de l’appareil étatique.
L’apogée de l’injustice surgit lors du différend autour de l’organisation d’un concert, où la moralité et l’intégrité du plaignant sont mises à l’épreuve. Confronté à des pressions et à des menaces voilées, il choisit le chemin de l’éthique, refusant de cautionner des pratiques douteuses au détriment de sa conscience professionnelle et de l’intérêt public. Une décision courageuse qui le plonge dans un tourbillon de représailles et de marginalisation, un ostracisme injuste qui ne peut que susciter l’indignation.
L’absence de consultation du Directeur Général dans des révisions cruciales de la législation sur les arts et la culture révèle une déconnexion alarmante entre les décideurs politiques et les acteurs de terrain. Une exclusion qui trahit le mépris pour ceux qui vivent et respirent l’essence même de la culture gabonaise, une négligence qui sape les fondements même de la créativité et de l’identité nationale.
Cette lettre ouverte n’est pas seulement un appel à la justice individuelle, mais aussi un cri de détresse symbolisant les luttes quotidiennes des travailleurs dévoués dans les rouages de l’administration. C’est un rappel cinglant que le vrai progrès ne peut se réaliser que lorsque ceux qui servent avec honneur et dévouement sont respectés et soutenus dans leur mission.
Cette missive poignante appelle à une réflexion profonde sur les défis qui entravent le développement du Gabon, et invite les décideurs à écouter attentivement les voix des oubliés et des marginalisés. Car c’est dans la justice, la transparence et le respect mutuel que se construit un avenir meilleur pour tous les Gabonais, un avenir où la culture et les arts brillent comme des phares de l’identité nationale.
Au Président de la Transition, au gouvernement et à tous les acteurs concernés, la lettre ouverte de Magali Wora lance un appel pressant à l’action, à la rectification des injustices et à la restauration de la dignité de ceux qui servent leur pays avec dévouement et sacrifice.
La balle est désormais dans le camp des décideurs. La question demeure : sauront-ils entendre ce cri de détresse et agir en conséquence pour un Gabon meilleur et plus juste pour tous ?