L’attitude de la Ministre de la Communication, Laurence Ndong, lors de la récente rencontre avec les médias au Gabon, a soulevé de sérieuses préoccupations et mécontentements parmi les professionnels de la presse, et à juste titre. Plusieurs aspects de son comportement et de ses déclarations méritent une désapprobation claire et argumentée.
Tout d’abord, la ministre a exprimé des réserves sur la nécessité d’une formation continue pour les journalistes, en affirmant que « nul ne peut être journaliste sans un diplôme supérieur. » Cette déclaration est profondément problématique, car elle ne tient pas compte des réalités du journalisme dans le monde moderne. De nombreux journalistes de renom n’ont pas de diplômes supérieurs en journalisme, mais ils ont acquis leurs compétences grâce à une expérience pratique et une formation sur le terrain. Cette opinion de la ministre est en désaccord avec les normes internationales et restreint la diversité des voix dans le domaine du journalisme.
De plus, la comparaison des entreprises de presse à des cliniques privées, avec l’insinuation que les médias devraient être totalement autonomes financièrement, est également problématique. Dans de nombreux pays, y compris ceux avec des médias bien établis, le financement public ou des subventions gouvernementales font partie intégrante du soutien à la presse. Cette déclaration de la ministre ignore le rôle important que le gouvernement peut jouer pour garantir la diversité des médias et l’accès à l’information pour tous les citoyens.
L’attitude condescendante de la ministre envers les représentants des médias est également inacceptable. Le respect et la collaboration mutuelle entre le gouvernement et les médias sont essentiels pour maintenir un environnement médiatique sain. Refuser de répondre aux demandes légitimes des journalistes et les dénigrer n’est pas la voie vers une relation productive et équilibrée.
L’article publié par Gabon Elite Magazine dans le but de plaire à la ministre, bien qu’il ait soulevé de façon indirecte des questions légitimes sur les actions de la ministre, aurait pu éviter une conclusion insultante envers les responsables d’associations de médias. Le débat doit se concentrer sur les problèmes réels et les solutions, plutôt que d’adopter un ton offensant.
Il est essentiel que le gouvernement et les médias travaillent ensemble pour promouvoir un journalisme de qualité et garantir l’accès à une information fiable pour les citoyens. L’attitude de la ministre Laurence Ndong, telle qu’elle a été révélée lors de cette réunion, mérite une révision sérieuse et une approche plus constructive pour le bien de la presse gabonaise et de la démocratie.