Les admis de l’EPCA abandonnés : un mépris intolérable des autorités gabonaises

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Six mois. Cela fait six mois que des jeunes Gabonais, brillamment admis au concours d’entrée de l’École Préparatoire aux Carrières de l’Administration (EPCA), attendent désespérément de commencer leur formation. Six mois d’incertitude, d’angoisse et de mépris institutionnalisé. Pendant ce temps, les autorités, censées incarner l’excellence et la rigueur administrative, brillent par leur silence et leur inaction.

Dans un pays en transition, où l’on prétend restaurer l’honneur et la dignité du peuple, il est inconcevable qu’une promotion entière de futurs cadres de l’administration soit ainsi abandonnée à son sort. Les résultats du concours ont été publiés et validés par le Ministère de la Fonction publique, sans aucune contestation auprès du Conseil d’État. Pourtant, malgré cette validation officielle, ces jeunes sont livrés à eux-mêmes, sans la moindre information sur la date de la rentrée. Quelle est cette administration qui exige de ses futurs serviteurs le respect des règles alors qu’elle-même s’affranchit de tout devoir de transparence ?

La situation est d’autant plus révoltante que d’autres écoles comme l’ENAM, l’INJS ou encore l’École du Cadastre ont, elles, déjà démarré leurs cours, certaines bouclant même leur premier semestre. Pourquoi cette discrimination ? Pourquoi l’EPCA est-elle la seule laissée en suspens ? Cette inertie injustifiable du Ministère de la Fonction publique soulève des questions légitimes : s’agit-il d’une négligence crasse ou d’un mépris délibéré ?

Sans commentaire. De bien tristes images de la jeunesse gabonaise en quête de son avenir.

Les admis, pleins d’espoir, ont quitté leurs familles et réorganisé leur vie en fonction de cette formation tant attendue. Mais au lieu de leur offrir une perspective d’avenir, l’État leur inflige un silence méprisant, les condamnant à une attente interminable. Une demande d’audience a été adressée au Ministre de la Fonction publique, mais elle est restée lettre morte. Voilà le respect que nos dirigeants accordent à la jeunesse gabonaise, celle-là même qui doit bâtir l’administration de demain !

Loin d’être un simple retard administratif, cette situation est un scandale d’État, une énième preuve du mépris avec lequel nos dirigeants traitent leurs citoyens. On ne peut pas exiger de la jeunesse qu’elle se forme et qu’elle serve le pays si, en retour, on la laisse croupir dans l’ignorance et l’incertitude. La restauration de l’honneur et de la dignité du peuple gabonais ne peut être un simple slogan politique : elle doit être une réalité palpable, un engagement concret. En maintenant ces jeunes dans un flou total, les autorités trahissent cet idéal.

Il est impératif que le Ministère de la Fonction publique sorte de son mutisme et apporte une réponse claire et immédiate à ces étudiants sacrifiés sur l’autel de l’incompétence bureaucratique. Si le gouvernement de transition veut réellement incarner le changement, il doit cesser de mépriser ceux qui représentent l’avenir du pays. L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action.

La jeunesse gabonaise mérite mieux. L’EPCA doit ouvrir ses portes sans plus tarder.

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