Dans une époque où le Gabon aspire à restaurer l’honneur et la dignité de ses citoyens, une situation alarmante persiste au tribunal d’Oyem, jetant un voile sombre sur l’intégrité de la justice locale. De nombreuses plaintes ont été déposées par des orpailleurs gabonais contre la Société Équatoriale des Mines, accusée de pratiques frauduleuses et d’escroquerie. Pourtant, le tribunal d’Oyem reste étrangement silencieux, voire hostile, face aux revendications des plaignants.
Tout commence avec la tournée nationale effectuée par le ministère des Mines, visant à inspecter les chantiers d’exploitation de l’or à travers le pays. Une décision cruciale a été prise : chaque orpailleur doit désormais posséder une Carte Expart, coûtant 50 000 francs CFA et valable pour deux ans. Toutefois, à Minkié, le site le plus productif du Gabon, une nouvelle taxe aurait été imposée par le directeur des opérations de la Société Équatoriale des Mines, en collusion avec Ella Nkoulou, responsable d’une coopérative locale. Ils ont exigé des orpailleurs le versement de 20 000 francs CFA supplémentaires, sous peine de les empêcher d’exercer leur activité.
Carte d’Expart
Les orpailleurs, contraints par la peur de perdre leur unique source de revenu, se sont soumis à cette exigence qu’ils considèrent comme une arnaque manifeste. Ce qui est particulièrement préoccupant selon les orpailleurs, c’est l’absence totale de reçus ou de documents officiels attestant de ces transactions, laissant les victimes sans preuve tangible de cette extorsion. Il est évident à en croire les dires de ces derniers que cet argent ne prend pas le chemin des caisses de l’État, mais plutôt des poches des dirigeants corrompus.
Des orpailleurs en action dans un site au Gabon .
Désabusés, les orpailleurs auraient porté leur cause devant le tribunal d’Oyem, espérant obtenir justice. Mais leur espoir s’est vite transformé en désillusion, racontent-il. Non seulement leurs plaintes ont été ignorées, mais ils ont également été menacés de représailles s’ils osaient revenir. Cette attitude des autorités judiciaires d’Oyem soulève des questions troublantes sur une possible complicité avec la Société Équatoriale des Mines.
Selon des sources concordantes, même les enquêteurs souhaitant traiter cette affaire avec impartialité ont subi des pressions et des menaces de leurs supérieurs. Ce climat d’intimidation et de corruption entrave gravement la quête de justice et la lutte contre les pratiques frauduleuses.
À l’ère du changement, où les anciennes habitudes doivent être abandonnées, les nouvelles autorités prônant la restauration de l’honneur et de la dignité des Gabonais doivent impérativement se pencher sur cette situation. Il est crucial de mener une enquête approfondie et transparente sur les agissements de la Société Équatoriale des Mines et le comportement du tribunal d’Oyem.
Cette affaire n’est pas seulement une question de justice pour les orpailleurs ; elle est un test pour l’intégrité et la crédibilité du système judiciaire gabonais. Les autorités compétentes doivent agir sans délai pour rétablir la confiance des citoyens et assurer que la justice soit rendue équitablement, sans peur ni favoritisme.
Les orpailleurs de Minki, comme tous les citoyens, ont droit à une justice impartiale et à une protection contre l’exploitation et la corruption. Il est temps que les voix des opprimés soient entendues et que les coupables soient tenus responsables de leurs actes.