Le Paradoxe de Berni-Bie-Emane : appel à l’unité sans remords ni reconnaissance.

Le vénérable Berni-Bie Emane à l’époque bénie du PDG

Le vénérable Berni Bie-Emane, figure clé du régime renversé par les militaires en août dernier, semble vouloir façonner une nouvelle image pour son parti sans exprimer de regrets pour les actions passées. Il omet de reconnaître la gestion cruelle et néfaste de son parti au pouvoir pendant près de 60 ans, ce qui remet en question la légitimité de son appel à l’unité.

Dans ses déclarations, Berni Bie-Emane nie catégoriquement tout lien entre les forces armées et la prise de pouvoir au nom de l’opposition. Cependant, il omet délibérément le rôle crucial joué par l’unité de l’opposition et du peuple gabonais derrière un candidat consensuel lors des élections présidentielles, qui a conduit à une victoire éclatante. La déclaration du général Oligui Nguema montre clairement que l’armée a agi en réponse aux aspirations du peuple gabonais et non de manière autonome.

En ce qui concerne le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) dirigé par le général Oligui, Berni Bie-Emane affirme qu’il n’appartient à aucun bord politique. Cependant, son appel à inclure des citoyens de tous horizons politiques dans ce comité semble opportuniste, car la logique voudrait que ceux ayant des liens avec l’ancien régime soient écartés pendant la période de transition, en attendant une éventuelle conférence nationale.

L’appel majeur de Berni Bie-Emane à l’opposition pour se reconstituer en tenant compte des erreurs passées est certes valable. Cependant, il est crucial de souligner que cette invitation à l’unité doit également s’appliquer à son propre parti politique. Tant que le PDG n’aura pas reconnu les torts causés au peuple gabonais au cours des dernières décennies, les appels à l’unité semblent manquer de légitimité.

En conclusion, le vénérable Berni Bie-Emane n’a pas la crédibilité nécessaire pour donner des leçons à l’opposition gabonaise tant que son parti politique n’aura pas fait amende honorable. Son appel à l’unité apparaît comme une tentative de réhabilitation politique plutôt que le sincère repentir nécessaire pour bâtir un Gabon meilleur. La véritable reconstruction politique devrait commencer par la reconnaissance des erreurs passées, une démarche que le vénérable semble éviter soigneusement.

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