‘’Le Libérateur’’ : Quand le Kounabelisme redouble d’ardeur en pleine transition

Le conseiller présidentiel Norbert Epandja a récemment partagé avec enthousiasme la parution d’un nouveau magazine, après avoir annoncé sa sortie imminente il y a deux semaines. Dans une brève déclaration relayée sur les réseaux sociaux, Epandja a exprimé sa satisfaction en ces termes : « Je suis heureux de vous présenter notre nouveau magazine, dont la sortie avait été annoncée il y a deux semaines de cela. Merci. »

Cependant, cette annonce intervient dans un contexte particulier. En effet, il y a peu, Norbert Epandja révélait également sur les réseaux sociaux avoir reçu un véhicule de luxe offert par le chef de l’État, après sa nomination comme conseiller présidentiel. Ce geste suscite de vives réactions au sein de la population gabonaise, qui s’interroge sur le bien-fondé de telles largesses à l’égard de figures publiques.

Un magazine d’analyses et d’informations générales portant le nom de ‘’Le Libérateur’’ suscite automatiquement l’assimilation à la figure du Président de la Transition. Cela soulève une question fondamentale : quelle analyse véritablement objective et quelle information impartiale peuvent émaner d’un média dont l’identité est déjà attachée à une personnalité politique spécifique ? Le risque est évident : au lieu de produire une critique constructive et d’éclairer le débat public, un tel média pourrait se limiter à faire la promotion de celui qu’il se doit d’analyser avec indépendance.

Aujourd’hui, notre pays aspire à avancer, à se débarrasser des anciennes pratiques de complaisance qui ont longtemps régné et qui servent des intérêts purement personnels ( le Kounabelisme à outrance ). Nombreux sont ceux qui, dans l’espoir de préserver leurs privilèges ou d’obtenir quelque faveur, se prêtent à une adulation excessive du pouvoir. Mais ce dont le Gabon a véritablement besoin en cette période cruciale, c’est de patriotes sincères. Des compatriotes capables de féliciter quand il le faut et, surtout, de critiquer quand c’est nécessaire, dans l’unique but de hisser le pays vers de plus hauts sommets. Oligui, en tant que dirigeant de la Transition, mérite de recevoir cette forme d’honnêteté qui le fortifiera bien plus qu’une flatterie sans substance.

En adoptant un nom aussi marqué et partisan, un média s’éloigne de la noble mission qui est de transmettre une vérité claire et impartiale. Ce n’est ni un hommage sincère au pays ni un véritable soutien à Oligui. En réalité, c’est à soi-même que l’on rend hommage, prêt à tout, y compris au ridicule, pour plaire au chef. C’est là une manière de tirer la Transition vers le bas, alors que le Président s’efforce de conduire le Gabon vers un avenir prometteur.

En définitive, ceux qui privilégient cette approche manquent de loyauté véritable envers la Transition et se font les complices d’une stagnation regrettable, au lieu de devenir les artisans du renouveau.

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