Au Canton Mvézé, ce n’est plus la politique, c’est la sorcellerie en pleine lumière. Le scrutin du 7 septembre, censé sceller la volonté du peuple, s’est transformé en un véritable rituel de tricherie électorale. Bourrage d’urnes, procurations multipliées comme des gris-gris distribués à la sauvette, pressions, intimidations… tout y est passé. On aurait dit un marché noir du vote, organisé par un candidat prêt à tout pour forcer sa victoire dès le premier tour.
Mais voilà, la magie n’a pas opéré. La vigilance du candidat de l’Union Nationale et le sang-froid de son équipe ont fait voler en éclats le plan diabolique de leur adversaire. Résultat : le Ministère de l’Intérieur s’en mêle, une saisine est annoncée, et le vote du deuxième siège du Canton Mvézé est suspendu. Le dossier atterrit désormais sur la table de la Cour constitutionnelle, pendant que la tension monte dans le Grand Nord.
Et au centre de cette tempête : Fridolin Mve Messa, un candidat devenu persona non grata. Ce dernier subit menaces, intimidations et chantages en cascade. Des pressions venues de tous bords surtout de certains cadres du Woleu-Ntem, plus soucieux de plaire au pouvoir que de défendre la vérité des urnes. Leur objectif ? Faire plier Fridolin Mve Messa, le pousser à se retirer, afin que le parti présidentiel (UDB) rafle la mise et puisse bomber le torse en clamant : “Nous avons 18 députés dans le Grand Nord !”
Mais derrière cette pseudo-unité se cache une réalité plus sombre. Ce n’est pas l’amour du pays qui anime ces manœuvres, mais la soif de postes, de nominations, de faveurs, et la peur de perdre les petits privilèges qu’offre la proximité du pouvoir. Des patriotes de façade, des stratèges de couloir, des courtisans de circonstance.






Fridolin Mve Messa en immersion dans son le 1er siege du canton Mvézé
Et pendant que ces apprentis sorciers manipulent les fils de la démocratie, une question hante les esprits : où est Paulette Missambo ? Silencieuse, muette comme une tombe, alors que ses candidats se font maltraiter sur le terrain. Son silence sonne comme une bénédiction tacite aux manœuvres du clan.
Au Gabon, la politique n’est plus une affaire d’idées, c’est une messe noire. Les alliances ne se forment plus pour le peuple, mais pour des familles. Les pactes ne visent plus le développement, mais la survie dans le cercle des privilégiés. Pendant ce temps, le Président, lui, semble pris en otage par une meute de loups qui dévorent l’État à pleines dents, pendant que le peuple regarde, impuissant.
Au Canton Mvézé, les urnes sont pleines, mais l’honneur est vide. Et tant que les loups continueront de se déguiser en bergers, le peuple du Gabon restera le mouton qu’on tond à chaque élection.











