Un masque d’une une confrérie secrète Fang du Gabon, le « Ngil », sera proposé à la vente aux enchères au prix de 196 millions de francs CFA le 26 mars 2022 par l’Hôtel des Ventes de Montpellier. Un véritable désastre culturel favorisé par l’absence d’une véritable politique en matière de protection des biens culturels, entretenue par certains pontes de la république.
Selon des sources proches du ministère gabonais de la Culture et des Arts, en 2006, sous l’aire du ministre Pierre Amoughe Mba, il avait été initié le dossier de rapatriement des œuvres d’art du Gabon, notamment celles qui sont exposées au musée du Quai Brandy, mais malheureusement cette démarche se serait vite heurtée à la mauvaise volonté dit-on des hommes politiques et des cadres du ministère de la culture de l’époque, impliqués dans un trafic des œuvres d’art.
Sous Paul Mba Abessole avec la loi qui régît l’exportation biens culturels gabonais, de nombreux réseaux de vente d’objets d’art dirigés par des hauts magistrats et des fonctionnaires du ministère de la culture, en passant par ceux de la Présidence de la République auraient été découverts. Notamment, un circuit brésilien dans lequel était impliquée la Présidente d’une grande institution qui pour éviter des ennuis avec la justice, aurait été obligée d’offrir sa collection prédestinée au départ à l’exportation, au musée national.
Au nombre de ces crimes culturels, il y a eu également le cas d’un nombre impressionnant de masques découvert dans une villa appartenant à un ressortissant ivoirien, à l’époque PDG de SOVOG.
Le musée national fût saisi par le biais de l’ONG AGOS, mais le dossier aurait été étouffé parait-il par le Secrétaire Général Adjoint du ministère de la culture de ce temps.
Toutefois, il est tout de même important de relever qu’au regard du manque d’intérêt pour la Culture, manifesté par les plus hautes autorités, la restitution des objets et biens culturels gabonais ne peut être une solution satisfaisante tant que malgré les promesses de construction des musées nationaux, les gouvernants n’accorderont pas d’importance aux 3 800 pièces abandonnées qui se dégradent dans l’ancien local du musée national et qu’en urgence, celui-ci et les autres lieux de conservation de ces objets d’art au Gabon ne connaissent pas d’amélioration.
Le « Ngil » sera mis en vente dans quelques mois à Montpellier. Qu’en pense l’Etat gabonais ? Entend-il prendre part à cette vente aux enchères pour racheter son propre patrimoine ?