Le 28 juin 1985, un terrible crash d’hélicoptère a coûté la vie à dix Gabonais : sept journalistes et trois militaires. Ce n’était pas le premier accident aérien connu dans notre pays, mais sans doute le plus meurtrier et le plus douloureux. Ce drame a marqué profondément le Gabon, au point d’être considéré comme l’une des plus grandes tragédies de notre jeune histoire nationale après le décès du président Léon Mba en 1967.
Quarante ans plus tard, le souvenir s’est ravivé avec la découverte inattendue de l’épave de l’appareil, longtemps englouti dans l’épaisse forêt gabonaise. Pendant des décennies, aventuriers, parents et proches des victimes avaient tenté, en vain, de retrouver ce que l’on appelait déjà « l’hélico de la mort ».
Cet exploit, réalisé récemment, mérite la reconnaissance de la Nation. Ceux qui ont réussi à localiser l’épave devraient être reçus par les plus hautes autorités, car ils viennent d’offrir au pays un fragment de mémoire collective.
Le lieu du crash ne devrait plus rester un simple refuge pour gibiers, dissimulé sous les arbres et les hautes herbes. Il mérite d’être entretenu, sécurisé et aménagé pour devenir un site de recueillement, un espace de mémoire nationale où Gabonais et étrangers pourraient venir se recueillir et comprendre l’ampleur de ce drame.
La découverte de cette carcasse d’hélicoptère n’est pas seulement la mise au jour d’un objet rouillé. C’est la réouverture d’une page douloureuse de notre histoire, un hommage renouvelé aux sept membres de la presse gabonaise et aux trois militaires tombés ce jour-là, le 28 juin 1985.
