Dans une séquence aussi insolite que choquante, Laurence Ndong, ministre en charge de la communication au Gabon, a récemment fait sensation en prenant une pause soi-disant « historique » lors de sa visite aux chantiers de l’Agence Gabonaise de Presse (AGP), de Télédiffusion du Gabon (TDG) et de l’Institut Gabonais de l’Image et du Son (IGIS).
Dans une mise en scène plus digne d’un acte de propagande que d’un véritable hommage aux travailleurs de l’industrie cinématographique, Ndong a pris la pose avec la caméra utilisée pour filmer les productions mémorables « OBALI » et « DEMAIN UN JOUR NOUVEAU ». Une action qui a suscité à la fois perplexité et indignation, tant par son manque de sensibilité que par son opportunisme flagrant.
Ndong pris en pose avec la caméra utilisée pour filmer les productions mémorables « OBALI » et « DEMAIN UN JOUR NOUVEAU »
Au-delà de l’éclat artificiel de cette pause, la réalité brutale demeure inchangée : les travailleurs de l’industrie cinématographique au Gabon continuent de faire face à des défis majeurs, allant de la précarité de l’emploi à un manque criant de soutien gouvernemental. Pendant que Ndong pose pour des photos, ces travailleurs luttent pour leur survie, confrontés à des conditions de travail souvent désespérées.
La véritable question à se poser est : quelle est la valeur d’une pause photo par rapport à des actions concrètes visant à améliorer les conditions de vie et de travail des artistes et techniciens du cinéma gabonais ? La réponse est évidente. Cette pause historique n’est rien de plus qu’une diversion, une tentative cynique de détourner l’attention des véritables enjeux auxquels l’industrie cinématographique gabonaise est confrontée.
Pendant que les dirigeants se pavanent pour les caméras, les véritables architectes de la culture gabonaise sont laissés pour compte. Il est temps que le gouvernement cesse de se livrer à des jeux de façade et commence à prendre des mesures tangibles pour soutenir et valoriser véritablement l’industrie cinématographique nationale.
Plutôt que de se livrer à des poses vides de sens, les responsables politiques devraient se concentrer sur des actions concrètes visant à soutenir et à promouvoir la richesse culturelle du Gabon. Les travailleurs du cinéma méritent bien plus que des gestes symboliques. Il est temps d’agir, et d’agir sérieusement.