L’art gabonais en deuil : Maitre Minko Mi Nze, gardien des couleurs et des traditions, nous a quitté

MINKO MI NZE était bien plus qu’un peintre ; il était un pionnier, un innovateur dont la démarche artistique unique fusionnait expressionnisme, symbolisme et cubisme. Se définissant comme un « peintre mystique », ses œuvres invitaient les visiteurs à un « voyage transcendantal », une expérience artistique qui transcende les limites conventionnelles.


Natif de Vendaréné, dans le Fernan-vaz (Ogooué-Maritime, sud), MINKOE MI NZE, avec sa carrure de boxeur et sa raie distinctive sur la tête, rappelait Nelson Mandela des années 60, portant fièrement les couleurs de sa culture et de son identité. Sa présence imposante et son talent incontestable ont fait de lui l’un des peintres les plus reconnus et respectés à travers le monde.

Ci-dessous, un tableau célèbre du grand maître .

Malgré une période de « hibernation » artistique de neuf ans, MINKO MI NZE avait marqué son retour de manière magistrale en exposant plus d’une vingtaine de tableaux à Libreville il n’y a pas longtemps . Un événement qui a attiré l’attention de son public fidèle, assoiffé de découvrir les nouvelles vibrations et tendances qu’il avait à offrir.

Au carrefour Rio , la sculpture monumentale  » La paix  » est une œuvre de maître Minko Mi Nze


« Il travaille pour le beau utilitaire, rituel. Une peinture que l’on peut toucher », aimait-il dire. Cette philosophie artistique a valu à MINKOE MI NZE la reconnaissance de collectionneurs prestigieux à travers le monde, avec des expositions de ses œuvres en Guinée-Équatoriale, en RDC, au Cameroun, au Sénégal, au Maroc, aux États-Unis, à Cuba, en France et en Allemagne.


En terre germanique, ses toiles ont trouvé leur place dans les prestigieux musées de Koenig et d’Hambourg, témoignant de l’impact mondial de son travail. Au Gabon, il a régulièrement dominé le salon d’Octobre, remportant les éloges année après année.


Ancien directeur général de l’École Nationale d’Arts et Manufacture (ENAM) de 1992 à 1998 et de 2006 à 2007, MINKO MI NZE était passionné par la transmission du savoir. Il a formé toute une génération d’artistes gabonais, parmi lesquels Georges Mbouru, Maurice Jayé et Max Obiang, qu’il considérait comme les « grands peintres de la République ». Sa disparition laisse un vide immense, mais son héritage artistique continuera d’inspirer et de guider les générations futures.


La culture était sa vie, et aujourd’hui, le Gabon et le monde pleurent la perte d’un géant des arts plastiques, un homme dont l’œuvre transcende les frontières et le temps. MINKOE MI NZE restera à jamais gravé dans les mémoires comme une icône indéfectible de l’art gabonais.

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