La SEEG sous le feu de Bertrand Zibi : « Un État dans l’État, hors de contrôle. Il fallait en finir. »

Lors d’une intervention télévisée récente sur Gabon 24, Bertrand Zibi Abeghe, premier questeur du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) et ancien prisonnier politique, s’est exprimé avec une franchise rare sur les défis pressants auxquels le Gabon fait face. Proche du Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, il a salué le discours ferme et déterminé de ce dernier, qualifiant ses propos de « martiaux », tout en dénonçant la mauvaise gestion qui mine plusieurs secteurs clés, en particulier l’eau et l’électricité.

Bertrand Zibi Abeghe a commencé son intervention en s’indignant de la crise énergétique que traverse le Gabon, un pays pourtant riche en ressources naturelles. Il s’est insurgé contre le fait qu’un pays bénéficiant de huit mois de pluie sur douze puisse connaître des pénuries d’eau. Il a dénoncé avec vigueur cette situation paradoxale, rappelant que le Gabon est traversé par de nombreux fleuves, ce qui devrait permettre un accès facile à l’eau potable. « Comment un pays avec autant de fleuves peut-il manquer d’eau ? » a-t-il questionné, soulignant l’absurdité de la situation actuelle. Sur la question de l’électricité, Zibi a dénoncé la SEEG, qu’il a qualifiée d’« instrument totalement obsolète ». Il a souligné qu’aujourd’hui, avoir de l’électricité au Gabon est devenu un privilège, une réalité qu’il juge inacceptable dans un pays moderne. Selon lui, les propos fermes et déterminés du Président Oligui Nguema étaient non seulement nécessaires, mais indispensables pour mettre fin à cette situation « devenue impossible ».

Bertrand Zibi Abeghe a ensuite évoqué la gestion catastrophique des infrastructures sous l’administration précédente, en critiquant particulièrement le contrat signé avec Veolia, qu’il a qualifié de « léonin ». Selon lui, cette entreprise n’a fait aucun investissement pour moderniser les infrastructures tout en profitant des dividendes du contrat. Il a révélé que la plupart des infrastructures de la SEEG sont obsolètes, utilisant encore des matériaux comme le laiton, qui ne sont plus fabriqués sur le marché international. En plus de la vétusté des installations, Zibi a dénoncé la mal gouvernance qui règne au sein de la SEEG, où des agents mêmes de la société sous-traitent certains services, perpétuant ainsi un cycle de corruption et d’incompétence.

Il a également comparé cette situation à celle que l’on observe dans le secteur hospitalier, où certains médecins du service public privilégient leurs cliniques privées au détriment de la qualité des soins publics. Selon lui, cette situation reflète les mêmes pratiques néfastes qui gangrènent la SEEG. Il a averti que tant que ces comportements ne seront pas corrigés, la qualité des services publics ne pourra que se dégrader davantage.

Malgré ce tableau sombre, Bertrand Zibi a exprimé son optimisme quant aux réformes engagées par le président Oligui Nguema. Il a particulièrement salué la nomination de Monsieur Idoundou à la tête de la SEEG, le qualifiant de manager expérimenté, unanimement reconnu par les employés de l’entreprise. Zibi a exprimé sa confiance en Idoundou, affirmant que ce dernier n’a plus rien à prouver en matière de gestion d’entreprise.

En outre, Zibi a loué les efforts du Président Oligui Nguema, notamment l’acquisition de 23 500 compteurs intelligents, déjà en service dans plusieurs pays, tels que le Japon, l’Afrique du Sud et la France. Pour lui, cela démontre clairement la volonté du chef de l’État de moderniser le secteur de l’énergie au Gabon. Cependant, il a souligné l’importance de s’assurer que les techniciens locaux soient formés et impliqués dans cette transformation. Il a mis en garde contre les risques d’une modernisation sans transfert de compétences, rappelant que « ce qui est fait pour vous sans vous est fait contre vous ».

Tout au long de son intervention, Bertrand Zibi Abeghe a exprimé son soutien indéfectible à Brice Oligui Nguema, qu’il a décrit comme un homme « méticuleux et déterminé ». Selon lui, le président mène un combat acharné pour redresser le Gabon, avec des résultats déjà visibles, notamment l’amélioration des infrastructures routières à Libreville et dans d’autres provinces. Toutefois, Zibi a lancé un appel à l’unité nationale, soulignant que le Président Oligui Nguema ne pourra réussir sa mission sans l’appui d’une équipe compétente et dévouée. Il a averti que sans le soutien des patriotes sincères, les efforts du président risquent de ne pas atteindre leurs objectifs.

Bertrand Zibi a livré un diagnostic sans complaisance des défis actuels du Gabon, tout en exprimant un optimisme modéré quant à l’avenir. Il a mis en exergue les dysfonctionnements dans la gestion de la SEEG et d’autres secteurs essentiels, tout en saluant les réformes déjà initiées par la nouvelle administration. Avec un appel à la mobilisation nationale et une gestion plus rigoureuse des ressources, Zibi croit fermement que le Gabon peut retrouver son éclat et surmonter les crises actuelles.

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