Les voix s’élèvent dans les rangs de la presse gabonaise. À travers une déclaration percutante, le Comité Ad-Hoc du Collectif de la Presse Indignée du Gabon a exprimé une fois de plus sa profonde indignation face au traitement infligé aux journalistes par le comité d’organisation du Dialogue National Inclusif (DNI). Après une première intervention publique le 27 mai 2024, le collectif revient sur le devant de la scène pour faire le point sur les actions entreprises et les injustices persistantes.
Le Collectif des Médias accrédités au DNI dénonce un mépris flagrant et un arbitraire manifeste. Le comité d’organisation du DNI est accusé d’avoir traité la presse avec dédain, ignorant les efforts et le professionnalisme des journalistes qui couvrent l’événement.
La liste définitive des accréditations, publiée par le Ministère de la Réforme des Institutions, révèle des irrégularités préoccupantes. Près de 400 journalistes ont été accrédités sans validation par le Comité technique. Pire encore, cette liste inclut des agents de communication de ministères et de cabinets ministériels, reléguant au second plan de nombreux journalistes de la presse publique et privée. Ces derniers, malgré leur travail acharné, n’ont même pas reçu les 500 000 francs CFA promis, une somme qualifiée de « honteuse » par le collectif.
Le collectif a sollicité l’intervention du président de la Transition pour corriger ce qu’il considère comme une injustice flagrante, estimant que toute la presse, tant publique que privée, a été lésée. Des courriers ont été envoyés à plusieurs institutions nationales, dont la Présidence de la République, la Primature, l’Assemblée Nationale, le Sénat de la Transition et la Haute Autorité de la Communication (HAC). Les accusés de réception de ces courriers ont été présentés lors du point de presse.
Les journalistes gabonais attendent toujours des améliorations promises depuis le début de la Transition. Parmi ces promesses, l’octroi de véhicules aux rédactions des organes de presse privée et la mise à disposition de postes budgétaires pour les agents du secteur communication restent lettre morte. Le collectif craint que les 500 millions de francs CFA promis en aide à la presse ne soient qu’une illusion.
Face à ces constats, le Comité Ad-Hoc du Collectif de la Presse Indignée du Gabon appelle à une prise de conscience et à un changement radical dans le traitement réservé aux journalistes. « Trop de choses sont promises à la presse gabonaise depuis le début de la Transition, sans qu’elles n’aient été réalisées », déclare le collectif. La presse gabonaise, publique et privée, est devenue la risée de la sous-région en raison du traitement humiliant qu’elle subit.
Les espoirs placés dans le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) semblent déçus. Le collectif s’interroge : le sort de la presse gabonaise est-il définitivement scellé ? Le statut particulier tant attendu par les journalistes verra-t-il le jour ? Les conditions de travail des journalistes s’amélioreront-elles un jour ? Les promoteurs des entreprises de presse privée seront-ils un jour mieux outillés pour répondre aux besoins de compétitivité ?
Le Comité Ad-Hoc du Collectif de la Presse Indignée du Gabon lance un appel à la détermination et à la solidarité. « Montrons-nous déterminés à nous faire respecter », conclut le collectif.
Les journalistes gabonais ne se résignent pas. Ils continueront de se battre pour leurs droits, pour leur dignité et pour un traitement juste et équitable. Leur voix ne sera pas étouffée, et leur combat pour la justice et le respect se poursuivra.