Née pour briller, Kacky était un géni !
De son vrai nom Antoine Biyamba, militaire au service de la garde Républicaine, Kacky Disco est né le 5 août 1964 au village Boussombi. C’est très jeune, il n’avait que 8 ans qu’il découvre la musique. Appelé également le King, le catalyseur, le commandant en chef de l’Oriengo, cette danse dont la paternité lui était discutée par des musiciens Congolais comme Fally Ipupa et bien d’autres a démarré sa carrière. Celle-ci en trompe pour devenir l’une des plus grandes stars du Gabon en un temps record.
Guitariste, chanteur, compositeur d’une extraordinaire, Kacky Disco était incontestablement le plus grand artiste musicien gabonais apparu durant ces quinze dernières années. Il crée ainsi sa première formation musicale vers 1978. Ce petit orchestre artisanal devient, vers 1984, les «Itammoniens». Ils animent alors certaines cérémonies dans sa localité. Lorsqu’il arrive à Libreville, à la faveur d’un recrutement dans la garde républicaine, Kacky Disco tombe des nues : les guitares ont 6 cordes ; il réalise que son bagage musical n’est qu’au point zéro. Il lui faut apprendre. Avec sa première solde, il s’achète une guitare et, pour se former aux côtés de vrais musiciens, il s’engage comme roadie (bagagiste) dans le groupe d’animation Missema. Il fera tour à tour la même chose avec les groupes Bomamè et Moukoga. Dans ce dernier groupe, il apprend la danse et observe méticuleusement le soliste Sita Mbélé pour reproduire les accords de sa guitare, une fois rentré chez lui.
Plus tard, Il finit par devenir le guitariste d’accompagnement de ce groupe d’animation.
A la faveur d’une formation militaire, Kacky Disco se retrouve en RDC en 1989. Là-bas, le futur roi de l’oriengo intègre un orchestre et améliore sa technique instrumentale. A son retour au Gabon, les groupes d’animation ont cessé d’exister. Il décide alors de monter sa propre formation. Mais, doté d’une voix rock, il hésite à chanter. Arrivé en France il se décomplexe, où il se retrouve en 1993, en regardant chanter Jacob Desvarieux. De retour au pays il joue avec Nduma système. Il signe ‘’Itsana’’, le tube de ce groupe en 1994/95. Cette chanson le révèle au public gabonais. Deux ans après, le studio Kage Pro l’amène à mettre sur pied, le groupe les ‘’Codos’’.
Encore une fois, ses chansons deviennent des tubes. Notamment Ikoda et Matchui Madiba. Parallèlement aux Codos, en 1998 il créé Mukeka Vision son propre groupe, et sort, en 2000, Bia Sala, un album solo dont le titre phare Apindi-Apindi rencontre un grand succès. En 2004, dans Opération Ngéné, album des Codos, il compose Petit Modèle. Par ailleurs, il entretient la mémoire de Paul-Marie Mounanga, l’un des pionniers de la musique gabonaise moderne dont il a interprété Panza Bitsaka dans le dernier album des Codos. L’artiste qui a sorti entretemps d’autres albums dénommait sa musique le Maniexe Mode et l’Ikoda, un genre de zouk local également appelé Bol. La fusion de ces deux rythmes donnait le Matsuaka-Matsuaka. Une expression qu’il a finie par ne plus utiliser, préférant se faire appeler le King.
Antoine Biyamba s’en est allé mais Kacky Disco est resté avec nous à jamais.
Un décès qui suscite beaucoup d’interrogations !
Décédé le 3 septembre 2017 à l’hôpital de Bongolo à Lebamba de suite d’un surmenage selon la version officielle, le décès de Kacky Disco avait suscité des interrogations au point où chacun y était parti de sa version de fait comme on sait bien le faire au Gabon. Pour certains, le roi de l’Oriengo aurait été empoisonné par ses amis avec la complicité de certains membres de sa famille avec qui il avait des soucis. Pour d’autres, le chanteur qui était un ‘’tireur d’élite’’ aurait eu une relation amoureuse avec une petites d’un ‘’ Ndobaba ‘’ du pays, c’est donc ce dernier qui lui aurait dosé un ‘’ fusil nocturne ‘’. Sur la même lancé, il s’était dit également que la star était malade et aurait déjà frôlé la mort ses avec deux attaques bénignes de l’AVC et qu’au final, c’est cette maladie qui aurait eu raison de lui dans son Lebamba natal.
Le dernier séjour parmi les siens: tristesse et désolation !
C’est à Nzeng Ayong dans le quartier le plus grand et le plus populaire de la capitale gabonaise que la dépouille du propulseur de la danse Oriengo avait fait son entrée au stade de Nzeng-Ayong enfin d’y recevoir les hommages populaires, de derrière le camion de l’armé qui avais à son bord la dépouille de l’artiste se dressais une forte foule des artistes gabonais tous vêtu de noir, fleurs à la main et les yeux rempli des larmes. L’émotion ce jour-là avait été au rendez-vous, le chanteur Kacky Disco avait reçus les hommages dignes d’un artiste de son rang. Après les dépôts des gerbes des fleurs par plusieurs personnalités, associations, artistes, hommes politique avait débuté le concert, sur le podium dressé pour la circonstance plusieurs artistes s’étaient succédés. La communion entre les artistes interprétant les nombreux titres à succès de l’artiste Kacky Disco et le public avait été plus que qu’émouvant c’est dans cette ambiance que la dépouille du chanteur avait quitté le stade de Nzeng-Ayong pour Lebamba le lendemain au petit matin.