Mercredi 26 juin, aux alentours de 11 heures, a débuté le procès très attendu de Stempy Love Obame. L’accusé, un activiste bien connu, faisait face à Madame Victoria Chico, représentée par une équipe impressionnante de sept avocats a débarqué au tribunal avec une impressionnante garde rapprochée de 5 colosses . Ce procès, qui a tenu en haleine le public gabonais, s’est déroulé sous des auspices particulières et a soulevé de nombreuses interrogations quant à la justice et à la liberté d’expression dans le pays.
Dès l’ouverture des débats, l’avocat de Stempy a demandé un renvoi du procès, une requête rapidement rejetée par le tribunal. La plaignante, Madame Victoria Chico, a été la première à prendre la parole, suivie par Stempy qui a présenté sa version des faits. Ce dernier a affirmé que ses déclarations à la télévision nationale avaient été extorquées par des agents de la DR en échange de sa libération, niant ainsi la véracité des propos incriminés.
Lors des échanges, Stempy a d’abord nié avoir mentionné le nom de la plaignante dans sa vidéo controversée, mais a fini par avouer qu’il s’agissait bien de Madame Chico, établissant ainsi le délit de diffamation. Interrogé sur la source des informations qu’il a relayées, Stempy a évoqué les services de renseignements sans toutefois divulguer de noms, préférant protéger ses sources.
Le procès a été marqué par une vive passion du côté des avocats de Madame Chico, contrastant avec la pédagogie affichée par l’avocat de la défense, Maître Zigou. Ce dernier a souligné le rôle crucial des activistes et journalistes dans la transformation politique du pays, tout en appelant à une plus grande prudence et vérification des informations diffusées sur les réseaux sociaux.
La partie adverse a insisté sur le contenu de la vidéo incriminée, bien que celle-ci n’ait jamais été versée au dossier, ce qui a jeté une ombre sur la crédibilité des accusations. La présidente de séance elle-même a semblé perdue, en l’absence de cette pièce clé.
Le réquisitoire du procureur a été empreint de passion, réclamant une peine de cinq ans de prison ferme pour Stempy, tandis que les avocats de la partie civile demandaient 650 millions de francs CFA de dommages et intérêts. La plaidoirie finale de Maître Zigou, empreinte de sagesse et de pédagogie, a su convaincre le tribunal de la complexité du cas, rappelant que Stempy n’était qu’un maillon dans une chaîne de désinformation plus vaste.
Après quatre heures de délibérations, le tribunal a rendu son verdict. Stempy Love Obame a été condamné à trois mois de prison ferme, assortis de neuf mois de sursis. Ce verdict, perçu comme une victoire relative pour l’accusé, a surpris de nombreux observateurs, étant donné le déséquilibre des forces en présence.
Madame Chico, visiblement mécontente, a exprimé publiquement sa déception, une réaction qui n’a pas manqué d’interpeller. Le procès de Stempy Love Obame restera dans les annales comme un cas emblématique de la lutte pour la liberté d’expression et de la justice au Gabon.