Dans un monde où la justice semble souvent s’incliner devant le pouvoir et l’argent, la récente décision du tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire Pascaline Bongo résonne comme un coup de tonnerre dans le ciel assombri de la lutte contre la corruption. Lundi dernier, malgré les preuves accablantes et les soupçons persistants, la sœur de l’ancien président gabonais, Ali Bongo, a été relaxée de toutes accusations de monnayage de ses pouvoirs.
Pourtant, le parquet national financier (PNF) n’a pas tardé à réagir, déposant un appel contre cette décision scandaleuse. Il est clair que la justice refuse de se laisser berner par une mascarade de légalité, malgré les manœuvres d’une famille qui semble se croire intouchable.
Cette affaire n’est que la pointe émergée de l’iceberg de la corruption qui gangrène depuis des décennies le Gabon, sous le règne des Bongo. Les biens mal acquis (BMA), une procédure lancée par la justice française, traque les flux financiers illicites qui ont alimenté le train de vie luxueux de cette famille au détriment du peuple gabonais.
Mais ce n’est pas seulement Pascaline Bongo qui doit répondre de ses actes devant la justice. Son frère, Ali Bongo lui-même, pourrait bientôt se retrouver sur le banc des accusés. Si la justice fait son travail, aucun privilège ne devrait le protéger de rendre des comptes pour les années de pillage et d’oppression qu’il a infligées à son propre pays.
Sara Brimbeuf, responsable du plaidoyer sur les flux financiers illicites à l’ONG Transparency International, ne mâche pas ses mots : « La famille Bongo est un symbole de l’impunité des élites corrompues. Tant que des gouvernants comme eux resteront intouchables, la lutte contre la corruption ne sera qu’une illusion. »
Il est grand temps que la justice française agisse avec fermeté et détermination. La relaxe de Pascaline Bongo ne doit pas être interprétée comme un blanc-seing pour la corruption. La vérité et la justice doivent prévaloir, même face aux plus puissants. Le peuple gabonais mérite enfin de voir les responsables de son malheur rendre des comptes devant la loi.