Jonas Moulenda : le poisson qui refuse de mordre à l’hameçon d’Oligui ?

Wilfrid Okoumba et Bandecon en Chef étaient connus pour leurs critiques acerbes et leur langage ordurier envers le gouvernement gabonais. Leur soumission publique est perçue comme une victoire pour Oligui Nguema, consolidant son image de leader capable de rallier même ses opposants les plus farouches. Cependant, cette victoire n’est que partielle tant que Jonas Moulenda, considéré comme le « pape des activistes dissidents » gabonais, reste intraitable.

Jonas Moulenda, journaliste exilé en France après avoir dénoncé les abus de l’ancien régime, incarne l’esprit de résistance le plus résolu de la diaspora gabonaise. Contacté par notre rédaction, Moulenda a confirmé avoir décliné une invitation à rencontrer Oligui Nguema. Pour lui, le combat pour la libération du Gabon n’est pas achevé, et le régime actuel n’est qu’une continuité de celui qu’il a fui. Sa position reflète une méfiance profonde envers le gouvernement actuel et une détermination inébranlable à poursuivre sa lutte.

Selon des sources proches de la présidence, la capitulation de Jonas Moulenda n’est qu’une question de temps. Le président Oligui Nguema, présenté comme un leader magnanime et ouvert à la collaboration avec tous les Gabonais, est prêt à pardonner. Cependant, la méfiance et l’hostilité de Moulenda envers certains proches du président rendent toute réconciliation imminente incertaine.

L’histoire politique gabonaise a montré que même les opposants les plus tenaces peuvent finir par céder sous la pression ou par pragmatisme. Pour Oligui Nguema, réussir à rallier Jonas Moulenda serait un triomphe symbolique, renforçant sa légitimité et son image de chef capable de réconcilier la nation.

Le président Oligui Nguema a réussi à attirer dans son giron des figures influentes de la dissidence gabonaise en France. Pourtant, tant que Jonas Moulenda demeure ferme dans son opposition, le défi de la réconciliation nationale reste incomplet. La question qui se pose désormais est de savoir si l’hameçon d’Oligui réussira à sortir également de l’eau ce dernier rempart de la dissidence, scellant ainsi une paix durable et une unité retrouvée pour le Gabon.

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