Dans un revirement stupéfiant, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) du Gabon a accepté un don de groupes électrogènes de la part de l’entreprise ARISE. Cette décision soulève des questions brûlantes, surtout après que le gouvernement a récemment accusé cette société d’être un cartel économique aux pratiques commerciales douteuses.
Ci-dessous, le ministre de l’Énergie (en chapeau) et les responsables d’ARISE au Gabon lors de la réception des deux groupes électrogènes.
Il y a à peine quelques semaines, les autorités gabonaises dénonçaient ARISE pour ses pratiques douteuses, ses présumées activités de corruption et de manipulation économique. Aujourd’hui, ces mêmes autorités accueillent avec gratitude deux groupes électrogènes offerts par cette entreprise. Cette volte-face soulève une question cruciale : l’État gabonais a-t-il été corrompu par ARISE ? Si non, que se passe-t-il réellement entre le gouvernement et cette entreprise dit-on controversée, connue pourtant pour ses contributions significatives au développement du pays, comme la création de milliers d’emplois, des infrastructures, et divers dons à caractère social ?
L’arrivée deux groupes électrogènes à l’aéroport de Libreville
Certains analystes voient dans cette acceptation un signe évident de corruption. Comment expliquer autrement cette soudaine bienveillance envers une entreprise décriée et sous le coup d’une enquête ? Les groupes électrogènes, bien qu’essentiels pour pallier les coupures d’électricité fréquentes, pourraient-ils servir de monnaie d’échange dans un jeu de pouvoir et d’influence ?
D’autres estiment que le Gabon est peut-être dans une situation de nécessité si désespérée qu’il est contraint d’accepter toute aide disponible, indépendamment de sa source. Néanmoins, cela n’excuse en rien l’incohérence et l’hypocrisie apparente de ses actions.
Les citoyens gabonais, de plus en plus sceptiques vis-à-vis de leur gouvernement, demandent des réponses. Pourquoi accepter de l’aide d’une entreprise décriée ? Quels sont les véritables liens entre l’État et ARISE ? L’absence de transparence et la multiplicité des scandales minent la confiance publique.
Cette affaire met en lumière les contradictions et les défis auxquels le Gabon est confronté. Si l’État ne parvient pas à justifier cette acceptation de manière convaincante et transparente, les soupçons de corruption ne feront que se renforcer, ternissant davantage l’image du gouvernement et sapant la confiance des citoyens dans leurs dirigeants.