La chronique de Mwane Fono ya Dido-Balancia
On dirait bien que même après la chute du régime Bongo, l’ombre de certains anciens visages refuse de disparaître. Prenons l’exemple de l’affaire de l’île Mbanié, ce morceau de terre en pleine mer qui fait saliver tout le monde avec ses promesses de pétrole. Voilà que le procès reprend entre le Gabon et la Guinée Équatoriale, et qu’est-ce qu’on voit ? Marie-Madeleine Mborantsuo, l’ex-présidente de la Cour Constitutionnelle, refait surface ! Et là, les Gabonais s’énervent, tremblent, partagent la photo partout sur WhatsApp, Facebook, même chez le boutiquier du coin. Certains vont jusqu’à dire que le CTRI, qui a pourtant juré de tourner la page, la ramène sur le devant de la scène !
Mais, attendez un peu, on va se détendre. Geoffroy Foumboula Libeka, notre aiguilleur préféré, n’a pas manqué de pointer du doigt cette tempête dans un verre d’eau. Avec humour et calme, il a rappelé un petit détail qui semble avoir échappé à beaucoup d’entre nous : Marie-Madeleine Mborantsuo est, qu’on le veuille ou non, l’une des rares personnes à bien connaître ce dossier Mbanié. Que voulez-vous ? Quand on a passé des années à défendre les intérêts du Gabon sur ce litige frontalier, on reste indispensable, même si on traîne des casseroles plus grosses que l’île elle-même !
Alors, pourquoi cette agitation ? Parce que le peuple gabonais est traumatisé ! Marie-Madeleine Mborantsuo, c’est un nom qui rappelle de mauvais souvenirs : la corruption, les magouilles, les décisions douteuses et tout le tralala qui a accompagné le régime Bongo pendant des décennies. Mais voilà, maintenant qu’elle est sur la scène internationale, certains la voient déjà en train de manœuvrer dans l’ombre, comme un fantôme qui refuse de quitter la maison qu’il a hantée.
La photo de tous les débats
« Non mais, elle est encore là ? », s’indignent certains. Pourtant, comme l’a dit Foumboula Libeka, n’est-il pas plus raisonnable de garder la tête froide et d’utiliser son expertise pour défendre les intérêts du pays ? Après tout, quand tu es en mer, même si ton capitaine est exécrable, tu ne jettes pas celui qui sait manœuvrer le bateau, surtout quand les eaux sont troubles.
Mais non, les Gabonais n’en démordent pas ! Le simple fait de voir un ancien visage, associé au règne de Bongo, suffit à les faire sortir de leurs gonds. On les comprend : des années de vol, de répression et de despotisme, ça laisse des marques. Et pourtant, cette pauvre Mborantsuo n’est ici que pour une affaire technique… Rien de plus ! Mais dans l’imaginaire collectif, elle reste le symbole d’un passé qu’on ne veut plus revoir, comme ce vieux meuble qu’on cache dans le grenier mais qui finit toujours par réapparaître dans le salon.
Alors, on va faire quoi ? Demander à Marie-Madeleine de rester à la maison pendant que le Gabon risque de perdre des hectares de pétrole ? Ou bien accepter que, parfois, il faut faire avec ce qu’on a, même si ça réveille de mauvais souvenirs ? Allez, soyons réalistes : dans cette affaire, c’est l’intérêt du pays qui prime, pas nos sentiments.
En tout cas, une chose est sûre : les Gabonais ne sont pas prêts à laisser les fantômes du passé les hanter plus longtemps. Ils veulent du changement, du vrai, et vite ! Mais pour le moment, souhaitons bonne chance à ceux qui défendent notre chère île Mbanié, même si l’ombre des anciens dirigeants continue, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, de planer au-dessus de nos têtes.