Une crise interne majeure secoue actuellement le clan présidentiel, mettant en péril non seulement sa stabilité mais aussi celle du pays tout entier. Une guerre fratricide éclate entre Hervé Patrick Opiangha (HPO), Landry Washington et Stéphane Nzeng, trois figures influentes du cercle rapproché de Brice Clotaire Oligui Nguema, et le président semble jouer avec le feu en minimisant la gravité de la situation.
Hervé Patrick Opiangha, ancien bras droit d’Omar Bongo et figure influente sous le régime d’Ali Bongo, a vu sa carrière rebondir sous le coup d’État d’Oligui. Bien que nommé ministre des Mines, HPO a préféré se retirer pour gérer son empire industriel, lié au clan Bongo et à des intérêts de poids comme ceux du tout puissant Oyima de la BGFI. Mais sa notoriété et ses relations n’ont pas pu le protéger des attaques internes.
Landry Washington et Stéphane Nzeng, anciens activistes devenus pièces maîtresses du nouveau régime, se retrouvent désormais en conflit avec la justice gabonaise. Ils sont accusés par HPO d’injure publique et d’atteinte à l’honneur. Leurs récentes déclarations, notamment une émission en direct où ils ont défié les magistrats, révèlent une arrogance déconcertante et une absence totale de respect pour les institutions judiciaires.
Le 6 juillet, Stéphane Nzeng et Landry Washington ont bravé la justice en tenant une émission provocatrice sur Facebook. Ils ont insulté les magistrats et ouvertement défié HPO, affirmant que ses démarches judiciaires seraient vaines. Leurs propos, relatés par Kongossa News, vont encore plus loin, insinuant un complot d’empoisonnement orchestré contre Opiangha.
Malgré la gravité des accusations et l’escalade des tensions, le président Oligui Nguema reste étrangement silencieux. Cette inertie est inquiétante, d’autant plus que la discorde interne pourrait être exploitée par les adversaires du président. La réputation de l’État de droit au Gabon est mise à mal lorsque les proches du pouvoir se permettent de bafouer les institutions sans crainte de répercussions.
Le président Oligui semble ignorer les risques que cette guerre interne représente pour son pouvoir et pour le pays. La détérioration de son image à l’international, couplée à une instabilité croissante, pourrait se retourner contre lui. Si les tensions continuent de croître, elles pourraient conduire à des effets boomerang dramatiques et incontrôlables. En laissant ses proches manquer de respect aux institutions, Oligui met en péril non seulement sa propre légitimité mais aussi la stabilité du Gabon. Cette crise interne révèle une réalité inquiétante : la présidence joue avec le feu, et les conséquences d’une telle négligence pourraient être catastrophiques pour la nation.
Par Rhonny Starr Biyong