Générosité d’État ou hypocrisie médiatique ? Les Oubliés dans l’ombre des célébrités

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Au Gabon, la solidarité semble avoir perdu son essence. Ce qui devrait être un acte de compassion et de justice sociale se transforme, sous nos yeux, en un outil de propagande. Il suffit d’observer la récurrence des gestes posés par les autorités envers certaines figures médiatiques maisons offertes, véhicules remis en grande pompe, enveloppes généreuses distribuées sous l’œil des caméras pour comprendre que la générosité, désormais, se monnaie en visibilité.

Les artistes Ndong Mboula, Amandine, Manitou, Opapé Ziengui, Hilarion Nguema et bien d’autres figures bien connues du paysage culturel gabonais en sont une illustration frappante. Après avoir reçu des cadeaux de l’ancien régime, les voici à nouveau gratifiés sous le régime de transition. Mais pourquoi eux, et toujours eux ? La réponse est simple : ils sont célèbres. Offrir à une célébrité, c’est s’assurer une couverture médiatique, susciter l’émotion du public et soigner son image auprès de l’opinion. Ce n’est donc plus une main tendue vers celui qui souffre en silence ou non mais un coup de projecteur habilement orienté vers un « bénéficiaire utile ».

Hilarion Nguema, Martin Rompavet, Épandja Norbert, Ndong Mboula et l’humoriste Manitou comptent parmi les artistes qui circulent aujourd’hui à bord de luxueuses cylindrées, grâce à la générosité du Président et au soutien de l’État, pendant que d’autres, bien plus démunis et moins médiatisés, s’éteignent lentement dans l’indifférence, au fond de leurs taudis.

Pendant que les caméras immortalisent ces dons théâtralisés, d’autres artistes, tout aussi talentueux mais moins connus, sombrent dans l’oubli. Harlet Boris Ekogah, Bakita Santos, Mab Love, Patric Bouémé actuellement hospitalisé……. pour ne citer qu’eux, peinent à survivre, ignorés par les institutions qui devraient justement garantir une équité dans l’accompagnement social et culturel. Leur crime ? Ne pas faire le buzz. Ne pas pouvoir être instrumentalisés à des fins de communication politique.

Les artistes Ndong Mboula, Amandine, Manitou, Opapé Ziengui, Hilarion Nguema et bien d’autres figures bien connues du paysage culturel gabonais en sont une illustration frappante. Après avoir reçu des cadeaux de l’ancien régime, les voici à nouveau gratifiés sous le régime de transition. Mais pourquoi eux, et toujours eux ? La réponse est simple : ils sont célèbres. Offrir à une célébrité, c’est s’assurer une couverture médiatique, susciter l’émotion du public et soigner son image auprès de l’opinion. Ce n’est donc plus une main tendue vers celui qui souffre en silence ou non mais un coup de projecteur habilement orienté vers un « bénéficiaire utile ».

Loin de la générosité du Président et du soutien de l’État,bien plus démunis et moins médiatisés, s’éteignent lentement dans l’indifférence, au fond de leurs taudis, Harlet Boris Ekogha, Bakita Santos , Patrick Boueme et bien d’autres encore .

On est bien loin du précepte biblique : « Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite ». Dans un pays où la pauvreté culturelle est profonde, où les infrastructures artistiques sont délabrées, cette mise en scène des dons ressemble davantage à un mépris silencieux pour ceux qui n’ont ni la notoriété ni les connexions pour exister aux yeux du pouvoir. Ce n’est plus de la solidarité, mais une stratégie d’image. Un marchandage de compassion contre des applaudissements.

Il est temps de repenser la manière dont l’État manifeste son soutien à ses artistes et, plus largement, à ses citoyens dans le besoin. Une société qui ne valorise que ceux qui brillent déjà condamne tous les autres à l’obscurité. La vraie justice sociale commence là où la lumière est absente : dans les marges, dans les coulisses, dans les vies silencieuses. Offrir sans caméra, c’est peut-être là que commence la vraie grandeur.

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