Le Gabon vient de plonger dans un tumulte politique qui évoque davantage une manipulation politico-militaire orchestrée par les cercles du pouvoir que la véritable démocratie tant espérée. Alors que le pays cherche à se remettre du coup d’État d’août dernier, les récentes révélations concernant la liste des participants à un prétendu « dialogue national » ont suscité un mécontentement généralisé, et à juste titre.
La confiance accordée au General Oligui Nguema, en raison de ses réformes importantes et de ses efforts considérables pour restaurer les infrastructures de base au Gabon, est désormais sérieusement remise en question. Près de 600 personnes ont été sélectionnées pour participer à ce prétendu dialogue censé façonner l’avenir du pays, prétendument représentant une diversité d’opinions politiques, sociales et religieuses. Cependant, derrière cette façade de pluralisme se cache un processus de sélection opaque et partial, apparemment orchestré par le président lui-même.
Au lieu d’offrir une plateforme équitable à toutes les voix du pays, le régime semble avoir minutieusement filtré les participants pour ne retenir que ceux qui lui sont favorables. Cette opacité soulève légitimement des inquiétudes quant au contenu des débats et des décisions qui en résulteront, menaçant ainsi l’espoir d’une réelle transition et d’une restauration des institutions. La crédibilité du président Oligui est sérieusement ébranlée.
Considéré comme le sauveur après avoir renversé le dictateur Ali Bongo du pouvoir, mettant fin à près de 60 ans de règne sanglant de sa famille sur le pays, le General Oligui se retrouve désormais sous le feu des critiques. Les attentes du peuple gabonais quant à la restauration des institutions sont loin d’être comblées. Parmi les nombreuses personnalités appelées à gérer la transition, plusieurs ont été associées à la destruction du pays aux côtés du dictateur déchu, tandis que d’autres, libres, narguent le peuple.
Malgré cela, le peuple gabonais reste reconnaissant envers le General Oligui pour les importantes réformes sociales entreprises et les efforts considérables déployés pour réhabiliter les infrastructures de base à travers le pays. Cependant, l’attention se concentre souvent sur le côté quantitatif de son œuvre, laissant de côté les manœuvres mises en place par son régime pour confisquer le pouvoir entre les mains des militaires.
La véritable démocratie exige la participation de tous, sans exclusion ni manipulation. Si le peuple gabonais se lève contre cette farce et réclame un véritable dialogue national, ce qui n’est pas exclu, tout ce que le General Oligui Nguema a entrepris pour façonner l’avenir de son pays risque de tomber dans l’oubli politique. Il est encore temps pour le président de transition et le CTRI (Comité de Transition pour la restauration des Institutions) d’arrêter cette mascarade et de rétablir la confiance du peuple gabonais en la démocratie et en l’avenir de leur nation.