Dans le tumulte du monde du football gabonais résonne une voix qui refuse de se taire, celle de Parfait Ndong, ancienne légende de l’ex Azingo National. Mais loin des terrains de jeu, c’est dans un combat plus sombre qu’il s’est engagé, celui contre la pédophilie qui gangrène le sport roi local. Pourtant, son courageux acte de dénonciation semble avoir un prix, celui de l’ostracisme infligé par les hautes instances du football gabonais.
Parfait Ndong a choisi de rentrer au bercail pour fonder une école de football, le « Jardin de Foot » (JDF), avec pour mission de former la nouvelle génération de talents. Pendant treize ans, cette école a prospéré, malgré le manque de soutien financier du ministère des sports ou de la Fégafoot. Un véritable pied de nez au système, où le génie et la détermination ont pallié l’absence de ressources institutionnelles.
Mais ce n’est pas uniquement son succès dans le domaine de la formation qui a attiré l’attention sur Parfait Ndong. C’est son courage sans équivoque à dénoncer les abus qui se cachent derrière le glamour du football gabonais. Il a osé briser le silence sur le fléau de la pédophilie, dénonçant publiquement des figures influentes, provoquant ainsi une onde de choc baptisée le « Capello Gate ».
Cependant, la vérité a un prix, surtout dans un monde où le pouvoir et l’influence sont des monnaies d’échange. Patrick Assoumou EYI, alias Capello, a été l’un des nombreux prédateurs sexuels révélés par les déclarations de Parfait Ndong. Sa proximité avec les sphères dirigeantes du football gabonais a peut-être pesé sur le sort de Ndong.
Depuis que ces révélations ont secoué le paysage sportif du Gabon, Parfait Ndong se dit victime d’ostracisme de la part des instances du football local. Ses dénonciations courageuses semblent avoir ébranlé certains piliers du système, qui ont choisi de l’isoler plutôt que de reconnaître la bravoure de ses actions.
Cette histoire révèle les profondes fissures qui traversent le football gabonais. Au lieu de protéger les jeunes talents et de promouvoir un environnement sain et éthique, les autorités préfèrent parfois tourner le dos à ceux qui osent défier le statu quo. Mais malgré l’adversité, Parfait Ndong reste un symbole de courage et de détermination, prêt à continuer son combat pour un football gabonais meilleur et plus juste.