Depuis hier matin, le Gabon traverse une véritable tempête politique. Deux notes explosives circulent sur les réseaux sociaux, révélant la suspension d’Aurélien Mintsa Mi-Nguema, Directeur Général du Budget et des Finances Publiques (DGBFIP) et frère du chef de l’État, ainsi que l’éviction du lieutenant-colonel Bibang Bi-Nguema, commandant de la section d’intervention spéciale de la Garde Républicaine. Ces décisions surprenantes suscitent de nombreuses questions et semblent porter un message fort de la part du président de la transition.
La note de suspension, bien que n’expliquant pas les raisons, a entraîné une série de spéculations. Aurélien Mintsa Mi-Nguema est soupçonné de mauvaise gestion financière dans un contexte où la dette du Gabon a atteint des proportions alarmantes, soit 70 % du PIB, selon des experts économiques tant locaux qu’internationaux. Les extravagances financières de Mintsa Mi-Nguema, à la tête de ce département clé, seraient-elles à l’origine de cette décision ?
Depuis l’époque des présidents Bongo père et fils, jusqu’à l’actuel président de transition Brice Clotaire Oligui Nguema, la DGBFIP a toujours été un terrain de batailles claniques pour son contrôle. Aurélien Mintsa, originaire du Woleu-Ntem, région du président Oligui Nguema, succédait à des dirigeants proches de la dynastie Bongo. La suspension de Mintsa pourrait-elle signaler une reprise en main par les fils du Haut-Ogooué ?
D’autre part, l’éviction du lieutenant-colonel Bibang Bi-Nguema, un autre frère du chef de l’État, de ses fonctions de commandant de la section d’intervention spéciale (SIS) exacerbe les tensions. Une guerre froide au sein du clan Oligui du côté du Woleu-Ntem se manifeste parmi les frères et cousins du président, qui s’affrontent pour le leadership avec des manœuvres sournoises, au point d’agacer certainement le président Oligui lui-même. Cette irritation contraste avec l’attitude plus sage, discrète et réservée de ses parents du côté maternel, originaires du Haut-Ogooué.
Aurélien Mintsa et son frère Bibang Bi-Nguema, devenus des figures emblématiques du soutien au président dans le Woleu-Ntem, jouissent d’une influence supérieure à celle de nombreux cadres politiques de haut rang du Woleu-Ntem. Leur départ pourrait ainsi redéfinir la carte politique de cette province. Par cette décision audacieuse, le président démontre sa détermination à mettre fin à ce désordre.
Avec à peine un an avant la fin de la transition, le président Oligui Nguema semble prêt à sanctionner quiconque entravera son travail pour un changement véritable au Gabon. Ces mises à l’écart envoient un message clair : le temps des canulars et des petites guéguerres est terminé, il est temps de passer à l’action.
Les jours à venir seront décisifs. Les prochaines grandes décisions du président Oligui Nguema nous éclaireront davantage sur les contours de cette affaire rocambolesque. Une chose est certaine : le Gabon est à un tournant crucial de son histoire politique et économique. Restons attentifs aux développements futurs qui promettent d’être tout aussi explosifs.