La situation préoccupante des artistes gabonais, illustrée récemment par le besoin urgent de financement médical de l’acteur Prince Decapistran, alias Oncle Didine, met en lumière une réalité désolante des collectes de fonds pour des traitements médicaux et des funérailles dignes qui sont devenues monnaie courante dans le milieu artistique gabonais.
Cette situation soulève des questions sur les revenus des artistes, leur gestion financière, ainsi que la responsabilité de l’État dans cette tragédie nationale au sein de la communauté artistique gabonaise.
Prince Decapistran (Oncle Didine)
La récente nouvelle concernant le célèbre acteur Prince Decapistran, également connu sous le nom d’Oncle Didine, qui nécessite la somme modeste de 150 000 francs pour un traitement médical, a suscité l’émotion de nombreux individus ces derniers jours. Malheureusement, ce type de collecte de fonds est devenu monnaie courante dans le milieu artistique gabonais.
Nous nous souvenons qu’il y a bien longtemps, lors du décès du célèbre chanteur Edingo dans des conditions de pauvreté extrême, une collecte avait été initiée pour organiser des funérailles dignes en sa mémoire. La même chose s’est produite pour l’artiste musicien Nedj Fort, décédé sans pouvoir se soigner et enterré décemment grâce à l’aide de la communauté artistique de sa province. Plus récemment, Omar Ben Sala, l’auteur du tube « Cady Jolie », a été frappé par un AVC. Une chaîne de solidarité avait également été mise en place pour financer son traitement, mais malheureusement, il a fini par succomber à la maladie. Ses amis ont alors dû puiser dans leurs propres ressources pour lui offrir des funérailles dignes.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux révèlent que l’acteur Oncle Didine a besoin de 150 000 francs, tout comme cela fut le cas pour le célèbre présentateur Harlet Boris Ekoghat, également victime d’un AVC il y a cinq ans et nécessitant aujourd’hui d’une aide financière pour son traitement.
La tragédie qui touche le milieu artistique gabonais, que ce soit lors de la fin de vie de ses artistes ou durant leur existence, est préoccupante et constitue une honte pour le Gabon. Le monde de l’art jouant un rôle essentiel dans la promotion de l’image d’un pays. Il est donc légitime de se demander quelles sont les causes qui ont mené à cette situation.
Au milieu , Harlet Boris Ekoghat
Les artistes gabonais ne gagnent-ils pas suffisamment d’argent pour subvenir à leurs besoins les plus essentiels ? Vivent-ils au-dessus de leurs moyens ou sont-ils des dépensiers qui dilapident leur argent dans les plaisirs mondains ? Quelle est la responsabilité de l’État dans cette situation ?
Il est vrai que la réalité du milieu artistique gabonais est peu reluisante.
En l’absence de droits d’auteur et dans un environnement professionnel hostile à l’expression artistique permettant à l’artiste gabonais de vivre dignement de son art, il est évident qu’il est quasiment impossible de voir ces derniers mener une vie luxueuse. Cependant, bien que la vie ne soit pas facile pour les artistes gabonais, leur situation n’est pas exceptionnelle si on la compare à celle des fonctionnaires. Ces derniers, malgré les contraintes et les difficultés dans la gestion de leurs maigres revenus, vivent également une situation similaire à celle que nous déplorons chez les artistes gabonais.
Pourquoi certains parviennent-ils à s’en sortir avec les mêmes ressources alors que d’autres tombent dans la mendicité, comme illustré précédemment ?
Mackjoss est décédé en tant que personne aisée, possédant un patrimoine immobilier qui lui a permis de mener une vie luxueuse jusqu’à la fin de ses jours, contrairement à Hilarion Nguemah qui disposait de bien plus d’argent et d’opportunités que son frère et ami Mackjoss à l’apogée de son art, avec des tournées internationales et de multiples contrats lucratifs, en plus des généreux dons souvent accordés par la Présidence de la République.
Ci-dessous, un exemple d’artistes gabonais qui vivent dans la précarité car ayant mal géré leurs carrière : Oncle Didine, Jean Ndong du groupe vibration , Hilarion Nguema et Ibouada.
Il en va de même pour Régis Massimba, qui possède lui aussi un important patrimoine immobilier acquis grâce à son talent et à sa rigueur dans la gestion des revenus générés par ses activités.
Ci-dessous , quelques stars gabonaise qui ont su gérer les bons moments de leurs carrières et qui ont pu sécuriser leurs avenirs avec divers investissements. Le défunt Pierre Claviers NZENG, Régis Massimba, Annie Claire Batchiellylis, Defunzu, Melchy Obiang.
Les exemples de réussite et de vies qui se terminent mal, malgré les conditions de vie difficiles auxquelles les artistes gabonais font face, sont nombreux.
Aucun pays au monde n’a jamais rendu un artiste riche ou aisé sans son talent et son travail. L’État apporte son soutien aux artistes afin de les aider à s’épanouir davantage.
Tant que l’artiste gabonais ne considérera pas son talent et son travail comme des tremplins pour atteindre les sommets et sécuriser son existence, tant qu’il pensera que c’est à l’État de transformer sa vie et de lui apporter le bonheur, il finira dans la misère et la disgrâce, comme nous pouvons l’observer dans le milieu artistique gabonais.
La précarité des artistes gabonais est donc une tragédie nationale qui met en lumière les difficultés financières et les conditions de vie précaires auxquelles ils sont confrontés.
Les collectes de fonds pour des traitements médicaux et des funérailles dignes sont devenues monnaie courante dans le milieu artistique gabonais, révélant ainsi une réalité désolante.
Les causes profondes de cette précarité doivent être examinées de près.
L’absence de droits d’auteur et un environnement professionnel hostile à l’expression artistique contribuent à la difficulté pour les artistes gabonais de vivre dignement de leur art. Cependant, il est important de noter que certains artistes parviennent à s’en sortir avec les mêmes ressources, tandis que d’autres tombent dans la mendicité.
La responsabilité de l’État est également un aspect essentiel à considérer. L’État doit soutenir les artistes et créer un environnement propice à leur épanouissement, en mettant en place des mesures telles que la protection des droits d’auteur et le développement de politiques culturelles favorables.
Cependant, il est crucial que les artistes gabonais reconnaissent également l’importance de leur propre talent et de leur travail dans leur réussite. Ils doivent considérer leur art comme un tremplin pour atteindre les sommets et sécuriser leur existence.
L’État ne peut pas à lui seul transformer leur vie et leur apporter le bonheur.
En somme, il est primordial de prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation des artistes gabonais, en accordant une attention particulière à leurs revenus, à leur gestion financière et à leur reconnaissance professionnelle.
En agissant collectivement, en mettant en place des politiques culturelles appropriées et en soutenant les artistes, le Gabon peut espérer offrir à ses talents artistiques la reconnaissance et la prospérité qu’ils méritent.
Par Rhonny Placide Obama, critique d’art et journaliste culturel.
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