Depuis l’avènement de la transition présidentielle, il est indéniable que la considération accordée par le chef de l’État au monde de la musique est manifeste. Des méga-concerts aux cachets exorbitants, des distributions de millions et de véhicules flambant neufs aux artistes musicaux, tout cela témoigne d’une préférence flagrante qui relègue d’autres formes artistiques au second plan.
Cette partialité est inacceptable pour un président qui aspire à la justice et à l’équité envers tous ses administrés. Gérer un pays ne consiste pas à privilégier ses propres préférences au détriment de ce qui devrait être fait pour le bien de tous. Cette approche crée des frustrations et des divisions au sein de la communauté artistique gabonaise, marginalisant des secteurs tels que la sculpture, la peinture, la littérature et la comédie……
André Pépé Nzé recevant les clefs d’un véhicule flambant neuf des mains du chef de l’État . Pourquoi lui et pas les autres ?
Hilarion Nguema et Martin Rompavet reçus par le chef de l’État : une rencontre fructueuse en perspective
Il est grand temps que le chef de l’État réoriente sa politique artistique vers une approche plus équilibrée et inclusive. Au lieu de distribuer des sommes colossales à certains artistes pour des raisons personnelles, il serait plus judicieux de lancer des projets communautaires pour soutenir l’ensemble de la communauté artistique. La création d’industries de production et de promotion artistiques, la mise en place d’une maison des droits d’auteur digne de ce nom, la construction de salles de spectacle dans chaque capitale provinciale sont autant de mesures qui favoriseraient le développement global de l’art gabonais.
Il est temps que la musique gabonaise, tout comme les autres formes d’art, bénéficie d’une véritable promotion à l’étranger. Les actions individuelles de distribution postes de responsabilité, d’argent ou de véhicules à certains artistes ne résoudront pas les problèmes profonds qui minent le monde artistique gabonais. De plus, il est impératif que toutes les formes artistiques soient prises en compte, et non pas seulement la musique.
Un président se doit d’être juste et équitable dans sa politique artistique. Il est temps que le président de la République réajuste sa vision pour soutenir l’ensemble du monde artistique gabonais, dans toute sa diversité et sa richesse.
Par Rhonny Starr Biyong.