Expulsion de Yann Bahou : les agents de police ont fait leur job , un point c’est tout !

Libre propos par Camille Boussoughou :

« Depuis plusieurs années, tout journaliste désirant se rendre au Gabon doit au préalable obtenir une autorisation d’entrée. Le cas contraire, à son arrivée à l’aéroport, il est maintenu en zone de départ en attendant d’être remis dans le prochain vol vers son pays de départ.

L’animatrice ivoirienne Yann Bahou est certes la dernière victime connue de cette loi, mais elle n’est pas la première.

Carine Frenck de Radio France internationale (RFI) et son technicien avaient été refoulés au lendemain du putsch militaire de Kelly Ondo en janvier 2019. Idem pour une équipe de reporters de BBC en provenance de Kinshasa.

Repe Kabamba, journaliste bien connu dans le monde de la presse au Gabon avait aussi subi la même loi. Après plusieurs années de séjour en France où il détenait une carte de résidant, il avait aussi été refoulé parce que son passeport portait la mention : Journaliste. Il venait pourtant en séjour privé.

UN TEXTE PEU CONNU

Les méchants dans ces cas paraissent être les agents de la Police de l’air et des frontières (PAF), chargés d’appliquer la loi.

Les failles pourtant existeraient à plusieurs niveaux. D’abord au niveau des missions diplomatiques du Gabon à l’extérieur qui probablement ne mentionnent pas l’autorisation d’entrée comme document obligatoire pour tout journaliste désirant se rendre au Gabon.

Les diplomates seuls ne peuvent pas endosser cette responsabilité. Il y a aussi le gouvernement qui probablement ne communique pas assez avec ses missions diplomatiques et les compagnies aériennes.

DELAI D’OBTENTION FLOU :

L’autorisation d’entrée sur le territoire gabonais pour les journalistes est délivrée par la Direction générale de la communication après validation du ministre de la Communication. La liste des pièces à fournir est assez claire. Il y a entre autres une demande, une copie du passeport, une photo d’identité, un ordre de mission précisant le travail à effectuer et surtout toutes les administrations avec lesquelles le journaliste souhaite travailler et la liste du matériel utilisé ou à faire entrer au Gabon.

Toutes ces conditions remplies, l’administration n’a aucune obligation de délai pour accorder ou refuser la délivrance de l’autorisation. Certains demandeurs ont reçu leur autorisation plusieurs semaines après les dates indiquées de la mission.

La dernière faiblesse qui mérite une attention c’est le cas de journalistes en visite privée ou en tourisme. »

Camille Boussoughou

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