Il y a de cela deux mois, une cohorte de plus de 8650 jeunes, empreints d’ardeur et d’espérance, s’est portée candidate aux concours d’admission à l’École Nationale d’Art et Manufacture (ENAM) et à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS). Chacun d’eux a consenti un investissement financier notable, s’élevant à la somme conséquente de 25 000 francs en guise de frais d’inscription, cumulant ainsi une somme colossale de 216.250 millions de francs. Toutefois, aujourd’hui, ces aspirants sont laissés dans un flou des plus préoccupants, tandis que les fonds destinés au règlement des indemnités des correcteurs ainsi qu’à l’acquisition du matériel pédagogique sommeillent dans les coffres du Trésor.
Les résultats de ces deux concours se font toujours attendre, et les correcteurs, acteurs essentiels de ce processus, demeurent encore privés de toute rémunération. Comment tolérer une telle injustice ? Pourquoi les ressources allouées à cette noble entreprise demeurent-elles inexplicablement gelées ?
Les regards accusateurs se portent naturellement vers le ministère en charge de ces établissements, dirigé par Monsieur André-Jacques AUGAND. Accablé à tort ou à raison de soupçons de détournement de fonds, étant donné que ces deux institutions, jouissant pourtant d’une autonomie financière, se trouvent sous son égide, ce dernier semble insensible aux allégations de malversations qui planent sur son ministère, jetant ainsi une ombre pernicieuse sur son intégrité.
En dépit de ses réfutations constantes, la crédibilité du ministre AUGAND est sérieusement ébranlée. Pourquoi demeure-t-il silencieux face à un tel scandale ? Comment peut-il revendiquer son innocence alors que les preuves de détournement financier s’amoncellent telles des montagnes contre ses deux collaborateurs ? Les interrogations brûlantes concernant le non-paiement des correcteurs, la disparition des ressources dévolues aux frais de correction, ainsi que le mystère enveloppant les résultats des examens exigent des réponses immédiates de la part du ministre.
Il ne s’agit pas seulement d’une question d’éthique, mais également de justice pour ces milliers de jeunes dont l’avenir demeure en suspens. Il est grand temps que la lumière soit faite sur ces pratiques douteuses et que les responsables en soient tenus pour comptables. Le peuple gabonais mérite davantage que d’être trahi par ceux-là mêmes qui sont censés le servir en cette période de transition. Le silence n’est plus tolérable. Il est impératif de réclamer des comptes et de rendre justice à ceux qui en ont été privés.