Le chanteur Elvis Wang a récemment exprimé une critique acerbe envers ses collègues artistes, leur reprochant de détourner leur attention des enjeux essentiels liés à la gestion des droits d’auteur pour se concentrer sur la politique. Bien que cette déclaration soulève des points intéressants, elle présente plusieurs incohérences et omissions importantes.
Ci-dessous , la déclaration d’Elvis Wang
»Bonsoir chers artistes ! Au lieu de vous battre prioritairement comme le font les artistes sous d’autres cieux pour l’entité de gestion collective des droits d’auteur, qui, bien que branlante et brimbalante, existe déjà chez vous, certains parmi vous se lancent déjà dans la politique. Oligui par ici, Mermance Nang par là, et je ne sais qui d’autre par-dessus ou encore quel autre par en dessous, etc… Non mais vous exagérez et décevez à la fin ! Ces personnalités vous ont-elles dit qu’elles seront candidates ou qu’elles prendront part aux joutes électorales à venir ? Elles ne se sont pas véritablement prononcées, et vous voilà déjà en train de les y inciter ou de parler d’elles en termes élogieux. Nous ne sommes pas officiellement en campagne électorale ! Vous non plus ! Battez-vous pour le bugada qui a été institué par décret pour vous ! »
Wang insiste sur la nécessité pour les artistes de se battre pour le “bugada”, l’entité de gestion collective des droits d’auteur, tout en critiquant leur engagement avec des personnalités politiques telles que Brice Clotaire Oligui Nguema et Mermance Nang. Selon lui, cette distraction politique détourne les artistes de la défense de leurs droits. Cependant, en mettant l’accent sur le bugada, Wang semble ignorer que la mobilisation politique peut en réalité soutenir le développement et le renforcement de cette institution. L’implication des artistes dans la politique n’est pas nécessairement incompatible avec la défense de leurs droits ; elle peut même être bénéfique.
En outre, Wang reproche aux artistes de soutenir des personnalités politiques qui n’ont pas encore officiellement annoncé leur candidature. Cette critique semble déconnectée de la réalité où les artistes, comme tout citoyen, ont le droit de suivre et de soutenir les figures politiques en fonction de leurs actions et programmes. La relation entre culture et politique est complexe et souvent interconnectée ; ignorer cette dynamique simplifie à l’extrême la réalité du terrain.
Wang appelle à ce que les artistes se concentrent exclusivement sur les questions de gestion des droits d’auteur. Cependant, cette vision omet le fait que la culture et la politique sont souvent entremêlées. L’engagement politique des artistes peut influencer les politiques culturelles et contribuer à des changements positifs. En critiquant cette implication, Wang néglige l’importance de cette interaction.
Enfin, bien que Wang critique l’engagement politique des artistes, il ne propose pas de solutions concrètes pour améliorer la situation des droits d’auteur. Sa déclaration se limite à une critique sans offrir de voie constructive pour résoudre les problèmes soulevés. Une approche plus équilibrée devrait inclure des suggestions sur la manière dont les artistes peuvent défendre leurs droits tout en étant engagés politiquement de manière informée.
En conclusion, la déclaration d’Elvis Wang, bien qu’ayant le mérite de soulever des questions sur l’engagement politique des artistes, présente plusieurs incohérences. En rejetant la politique comme un domaine secondaire pour les artistes et en ne proposant pas de solutions concrètes, Wang simplifie une réalité où la culture et la politique sont étroitement liées. Pour que le débat sur la gestion des droits d’auteur soit réellement constructif, il est essentiel d’aborder ces questions avec une perspective plus nuancée.