Né le 31 décembre 1943 à NKOLTANG dans la province de l’Estuaire au Gabon, Hilarion NGUEMA est parmi les artistes les plus féconds du Gabon.
Auteur compositeur de titres à succès dont «Quand la femme se fâche», «Sida», «Gabon pays de joie» «Libreville», il débute sa carrière en 1958 dans un petit orchestre d’élèves du Collège catholique Mont-Fort.
En 1962, avec le légendaire Paul-Marie Mounanga, il crée l’orchestre Afro-Succès dont il restera le leader jusqu’au début des années 80.
Au fil du temps, il affine son art en s’inspirant aussi bien du Makossa camerounais que du Soukous du Zaïre au point de se hisser au rang des artistes musiciens les plus respectés d’Afrique centrale au même titre que Franco et Rochereau avec lesquels il va d’ailleurs collaborer.
Bien qu’ayant connu des adversités avec le régime en place au lendemain des indépendances à cause de ses opinions politiques, des soucis qui lui vaudront la prison et l’exile, Hilarion Nguema de retour dans son pays après un périple de dix ans à travers le monde, sous la houlette de l’ONU avec qui il a signé un contrat mirobolant pour chanter son titre SIDA partout où cette grande institution avait une cérémonie , Hilarion Nguema revint dans les bonnes grâce d’Omar BONGO ONDIMBA, Chef d’État gabonais qui fit très vite de lui avec Mackjoss , les chanteurs attitrés des évènements organisés au palais Présidentiel .
Payés à plusieurs millions de Francs CFA à chaque cérémonie officielle organisée par la Présidence de la République et les autres institutions républicaines, Hilarion Nguema ne fit rien de cette manne qui lui venait régulièrement grâce à son ancien ennemi, contrairement à son grand ami Mackjoss qui â cette époque se dota d’un orchestre, de plusieurs bars et d’un patrimoine immobilier impressionnant.
Sans moyens et fatigué par le poids de l’âge , le vieux chanteur, dans le cadre des actions d’une association qui a pour mission d’améliorer les conditions de vie des personnes désœuvrées, a reçu ce dimanche 20 février 2022, dans son village natal de NKOLTANG, un soutien en appui aux travaux de finissions de sa maison (crépissage, carrelage, peinture, installation des lieux d’aisance et nettoyage des alentours de cette maison) .
Satisfait du travail accompli par son groupe, Régis Divassa, le Secrétaire Général de l’association le REEL a indiqué. « Nous ne pouvons pas éradiquer toute la misère du monde, mais avec les moyens que nous disposons, nous pouvons aider le maximum de compatriotes à retrouver le sourire ».
Au regard de la situation de précarité dans laquelle, malheureusement sont plongés certains grands artistes gabonais a la fin de leurs carrières, on est amené à se demander aujourd’hui qu’est ce que ces derniers ont fait de leurs argents lorsqu’ils ont connu la gloire et l’opulence durant les bons moments de leurs carrières ?
Que faut-il faire réellement pour prévenir ce genre de situation car, même si l’acte humanitaire posé par l’association REEL est à féliciter, il reste tout de même que les dons et les assistances mesurées ne sauraient être une solution définitive pour venir à bout de ce type de phénomènes social.