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De la scène à la trahison : L’Oiseau Rare tourne le dos à Ali Bongo après service rendu

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Il y a des confessions qui font lever les yeux au ciel. Celle de L’Oiseau Rare, chanteur gabonais controversé, en fait partie. Invité sur une radio locale, l’artiste a tenté un étonnant numéro de victimisation, affirmant avoir été forcé de participer à la campagne présidentielle d’Ali Bongo en 2023. Rien que ça.

Selon ses dires relayés par notre confrère Info241 , tout aurait été “planifié” pour l’obliger à chanter en faveur du président déchu. Escorté par John Amadou, directeur d’AFJ, il aurait été conduit auprès du directeur de cabinet d’Ali Bongo, et ce, devant une quinzaine de policiers ! Sur place, l’offre de participation lui aurait été imposée. Pire : il affirme que sa présence au concert de Nzeng Ayong aurait été décidée sans son consentement, et qu’on lui aurait lancé un ultimatum à peine voilé : chanter ou quitter le pays.

Mais cette version peine à convaincre. Depuis quand un artiste, dont les chansons banalisent la drogue et la violence, constitue-t-il un enjeu politique au point de mobiliser des forces de sécurité ? Des personnalités politiques de premier plan, des syndicalistes engagés et même des activistes virulents ont pris leurs distances avec le régime sans jamais évoquer de menaces sur leur vie.

Alors pourquoi aurait-on risqué une “opération spéciale” pour un chanteur de quartier à l’influence discutable ? La réponse semble évidente : cette sortie médiatique relève plus du blanchiment d’image que d’un réel témoignage. C’est le scénario classique post-chute : on change de camp, on accuse l’ancien pouvoir, et on se refait une virginité publique.

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Mais cette mise en scène tombe à plat. Ceux qui ont vraiment résisté n’ont pas attendu la chute du régime pour parler. Et ils ne l’ont pas fait derrière un micro en se posant en victime, mais sur le terrain, avec courage et constance.

Aujourd’hui, les Gabonais veulent tourner la page, oui, mais pas à coups de récits surfaits. Si certains ont chanté pour le pouvoir, qu’ils l’assument. On ne peut pas glorifier l’argent facile hier et prétendre être un héros incompris aujourd’hui.

L’excuse de la contrainte ne tient pas. Cette sortie de L’Oiseau Rare ressemble plus à une mauvaise tentative de réhabilitation qu’à un vrai moment de vérité. Et si les artistes veulent contribuer à la refondation du pays, qu’ils commencent par dire la vérité, toute la vérité.

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