Dans le paysage dynamique de la diaspora gabonaise, une figure marquante émerge, celle de Carmelle Claire Newman ETEGUE BISSIELO, plus connue sous le nom de Claire Newman. Originaire du Gabon, Claire s’est illustrée en tant que leader activiste, engagée farouchement contre la dictature Bongo. Cependant, suite au récent coup d’État au Gabon, Claire Newman a décidé d’une transition significative. Dans cette interview exclusive, nous explorons les motivations derrière son choix de mettre en veille son activisme militant pour se consacrer à la promotion de l’art et de la culture gabonaise.
Claire Newman
Madame Claire Newman, bonjour. En tant que leader activiste au sein de la diaspora, vous avez récemment décidé de mettre en veille votre activisme militant pour vous consacrer uniquement à la promotion de l’art et de la culture de votre pays. Qu’est-ce qui a motivé une telle décision ?
Bonjour Rhonny, je te remercie déjà pour ta disponibilité de m’accorder cette interview. Pour répondre à ta question sur ma décision de mettre en veille mon activisme militant pour me consacrer exclusivement à la promotion de l’art et de la culture de mon pays, cela découle d’une profonde réflexion. Je tiens auparavant à souligner que l’activiste n’est pas un métier, mais un engagement citoyen, patriotique, un devoir envers son pays… Marquer une pause pour mon engagement ne signifiera pas que je ne pourrai plus défendre les nôtres si besoin. Mais que, au regard de la situation de notre pays, je me dois de contribuer de mon côté à cette période de changement. Quoi de mieux que l’art et la culture qui ont un pouvoir transformateur des choses. En tant que leader activiste, j’ai constaté que l’art et la culture sont des moyens puissants de favoriser la compréhension, de transcender les frontières et de construire des ponts entre les communautés. La culture, pour moi, est un véhicule essentiel pour susciter le dialogue, défendre les causes, célébrer la diversité et créer des liens durables. Cette orientation reflète mon engagement envers l’échange culturel et mon désir de contribuer de manière significative à la promotion de la richesse culturelle de mon Gabon chéri (je suis éperdument amoureuse de ma culture et de mon pays). Mon premier objectif en devenant activiste était de chasser les Bongo et c’est fait. Place au travail tout en gardant un œil sur les dérives de ceux qui sont là.
Les domaines de la production artistique et du management événementiel sont reconnus comme des activités complexes, exigeant une forte expérience et une connaissance approfondie du monde artistique ainsi que des marchés de l’art et de la culture. Comment une novice comme vous dans ces domaines compte-t-elle s’en sortir ?
Tout d’abord, rien n’est impossible dans la vie. Je ne vais pas inventer la machine de la production, tout cela existe. Je comprends la tâche énorme qui m’attend. Cependant, je vois cette nouvelle aventure comme une opportunité d’apprentissage continu et de croissance personnelle, un challenge de plus dans mon parcours comme j’ai eu l’habitude d’en faire. Bien qu’étant une novice dans ces domaines spécifiques, je m’appuierai sur ma passion profonde pour la culture gabonaise, mes objectifs et surtout sur mon engagement envers le développement artistique. Je vais réussir car je suis la réussite et lorsque je veux une chose, je l’obtiens. En gros, je compte m’imposer dans ce milieu de requins et prendre ma part du marché. S’ils ont pu le faire, alors je le peux. Il n’y a pas de miracle, il faut bosser, bosser et bosser, et puis on récolte. Par ailleurs, je compte m’entourer également d’une équipe talentueuse et expérimentée qui partagera ma vision et ma passion. La collaboration avec des professionnels chevronnés du monde artistique et événementiel sera cruciale pour compenser mon manque d’expérience directe. Nous travaillons en étroite collaboration, combinant nos compétences et nos connaissances pour assurer le succès de nos projets. Étant connectée, je m’engage à rester constamment en éveil pour être informée sur les tendances du marché de l’art et de la culture, et je suis très réceptive aux conseils de personnes expérimentées du secteur (d’ailleurs, tu m’en donnes déjà et j’apprécie ton aide. Merci à toi). Mon objectif est de développer une approche novatrice dans la promotion de la culture gabonaise en Europe.
Une fois de plus , Claire Newman .
Votre entreprise est basée ici en Europe. N’est-ce pas trop lourd et éloigné des ressources qui sont votre objet principal de promotion, comment vous organisez-vous à ce sujet ?
Akaa… nous sommes à l’ère du numérique, les frontières, ni la distance ne sont plus un frein de nos jours. Mon label Newman Vision Entertainment, basé en Europe (Angleterre/France), a pour mission première de promouvoir la culture gabonaise à l’extérieur du Gabon, ce qui veut dire que ma présence sur le territoire ne saurait être obligatoire. Je compte travailler à 90 % avec les Boma, ce qui implique une étroite collaboration avec les ressources artistiques et culturelles du Gabon. Et puis n’oublie pas qu’on m’appelle maman n’a deux avions lol, je peux être ici aujourd’hui et là-bas demain, la distance n’est qu’un détail.
Pourriez-vous définir clairement vos activités ?
Pourquoi pas. Comme il s’agit juste de parler de mon label Newman Vision Entertainment, nous sommes un label culturellement gabonais engagé dans la promotion de notre culture hors des frontières de notre pays, en particulier en Europe. Nos activités principales sont diverses : – Production artistique – Management événementiel – Gestion des droits d’auteur – Gestion de carrière – Distribution, marketing et promotion – etc. Newman Vision Entertainment est un label 360°, c’est-à-dire qu’on s’occupe de toute la carrière d’un artiste.
Quel est le bilan de vos activités depuis le lancement de votre entreprise ?
En tant que nouvelle entreprise depuis quelques mois, je ne peux pas encore dresser un bilan digne de ce nom. Notre lancement officiel est prévu dans quelques mois et sera couronné d’un événement (Gala). (D’ailleurs, tu es invité à couvrir cet événement ici et en Europe). Mais je peux déjà dire que j’ai commencé à signer certains artistes, j’ai aussi pris contact avec certaines autorités culturelles hors Gabon pour un projet ambitieux en ce sens.
Quelles sont vos relations avec les nouvelles autorités ?
Tout le monde me pose à chaque fois cette question lol, je ne savais pas que je suscite autant la curiosité ekieee. Bien pour te répondre, pour le moment, je n’ai aucune relation officielle avec les nouvelles autorités. Mais je compte collaborer étroitement avec les responsables du secteur culturel, y compris le ministre, dans un but bien précis. J’irai au tact comme je sais le faire, je n’aime pas les intermédiaires, parfois ce sont des malhonnêtes.
Quels sont vos projets à venir ?
Je ne donne pas tout… pardon le dehors craint lol. En ce qui concerne mes projets à venir personnels et professionnels : – Élargir mon portefeuille artistique en collaborant avec de nouveaux talents gabonais et internationaux. – J’ai en vue des événements majeurs, j’ai l’intention d’organiser des manifestations culturelles de plus grande envergure, mettant en vedette des artistes de renom et attirant un public international. – Retour au pays et investir dans ma localité, principalement dans mon village ABENELANG.
– etc.
Projet personnel :
– Épouser mon deuxième mari gabonais (j’envisage d’être la première femme polyandre dans ce pays lol, tu viendras aussi couvrir ce mariage).
Félicitations à Claire Newman pour sa transition audacieuse de leader activiste à entrepreneure culturelle. Newman Vision Entertainment, sa nouvelle entreprise basée en Europe, se positionne comme un moteur de la promotion culturelle gabonaise à l’échelle mondiale. En se consacrant à la production artistique et au management événementiel, Claire crée des ponts culturels entre le Gabon et le reste du monde. Super Star Magazine salue cette adaptation stratégique, reconnaissant que son engagement persistant offre une contribution significative au changement dans son pays. Bravo à Claire Newman pour son parcours et ses efforts constants dans la célébration de la richesse culturelle gabonaise.
Propos recueillis par Rhonny Starr Biyong