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À peine installée dans son nouveau fauteuil de Conseiller Spécial, Chef du Département Communication à la présidence de la République gabonaise, Patricia Lydie Mouele est déjà confrontée à un défi titanesque : éteindre l’incendie politique allumé par la révélation de la résidence surveillée accordée à Sylvia Bongo et à son fils Noureddin Valentin.

Ce qui devait être un symbole fort de rupture avec l’ancien régime vire à la débâcle communicationnelle. Au lieu du procès public attendu contre les anciens prédateurs de la République, le peuple découvre médusé que ceux qui incarnaient l’impunité et la dilapidation des fonds publics coulent désormais des jours (presque) tranquilles dans leur luxueuse villa de la Sablière.
Le choc est brutal. Dans les marchés, les taxis, les salons et sur les réseaux sociaux, la colère monte d’un cran. « Comment ose-t-on loger les voleurs du peuple dans une cage dorée pendant que d’autres pourrissent en prison pour moins que ça ? » Cette question, tous les Gabonais se la posent.
Et pendant que le feu gagne les consciences, c’est à Patricia Lydie Mouele, ancienne figure de la télévision nationale et chevronnée des plateaux d’information, de calmer la tempête. L’ex-journaliste est aujourd’hui propulsée au cœur de la machine présidentielle, avec pour mission urgente : réparer la confiance brisée entre le général Oligui Nguema et son peuple.
Car, soyons clairs : cette affaire n’est pas anodine. Elle est une véritable crise de confiance. Le président de la Transition, celui qui avait promis de « rendre la justice à tous les Gabonais sans distinction », est aujourd’hui perçu comme hésitant, voire complaisant face aux puissants d’hier. Pire : certains crient à la trahison. Pourquoi un tel traitement de faveur ? Pourquoi Sylvia et Noureddin sont-ils logés dans le luxe pendant que d’autres, comme Kelly ou de simples manifestants, croupissent encore derrière les barreaux ?
Le silence de la présidence est assourdissant. Et chaque heure sans réponse nourrit la suspicion. C’est ici que Patricia Lydie Mouele entre en scène. Le peuple attend des explications. Claires. Nettes. Sans langue de bois.
Mais la tâche est rude. Car si Mme Mouele excelle en journalisme, la communication politique de crise est un tout autre terrain. Il ne s’agit plus de lire un prompteur ou de coordonner un journal. Il s’agit de bâtir une stratégie de guerre pour reconquérir les cœurs et les esprits. De répondre avec intelligence, rapidité et fermeté à une crise qui menace la légitimité même du chef de l’État.
Sera-t-elle à la hauteur ? Réussira-t-elle là où son prédécesseur a échoué, incapable de vendre l’image d’un président pourtant dynamique et bien intentionné ? Rien n’est moins sûr. Car la communication d’État ne s’improvise pas. Elle exige des outils, une équipe plurielle, des compétences transversales, et surtout, une liberté de ton qui n’est pas toujours tolérée dans les sphères du pouvoir.
Mais une chose est sûre : si Patricia Lydie Mouele réussit à éteindre ce volcan médiatico-politique, elle aura gagné sa place dans l’histoire de la 5éme . Sinon, elle pourrait bien en être la première victime collatérale.