Dans une certaine presse, le tout nouveau Directeur Général de SETRAG, Christian Magni avait été jeté à la vindicte populaire, un camouflet qui selon certaines indiscrétions avait pris sa source au sein même de son entreprise.
Interrogé dernièrement par nos confrères de l’Union, on en sait aujourd’hui un peu plus sur ce grand manager et la situation de l’entreprise qu’il dirige.
Un parcours professionnel élogieux :
Avant sa nomination à SETRAG, monsieur Christian Magni avait passé 15 années à COMILOG, 15 années durant lesquelles il a occupé notamment les postes d’ingénieur d’études au département maintenance engins miniers, de chef de section entretien engins miniers, de chef d’atelier mécanique engins miniers, de chef de groupe méthodes maintenance engins et usines, de chef de département maintenance engin et par la suite de directeur de l’entretien voie avant de rejoindre la SETRAG en 2015 en tant que directeur des installations fixes. Fort de ses 20 ans d’expérience minière et ferroviaire, il sera promu Directeur Général Adjoint en charge des directions opérationnelles en 2019 avant sa nomination au poste de Directeur Général de SETRAG le 20 octobre 2020.
Les missions confiées par le conseil d’administration au nouveau Directeur Général ne sont pas de tout repos.
La première mission de monsieur Christian Magni sera d’amélioration le niveau global de sécurité de la voie ferrée au regard des incidents enregistrés ces dernières années. Il devra en outre renforcer la performance de l’entreprise par la mise en œuvre du programme de remise à niveau des infrastructures (réhabilitation la voie, développement des équipements de communication ainsi que toutes les autres infrastructures d’exploitation et de formation du personnel),
a troisième mission étant d’assurer un bon niveau de compétitivité de l’entreprise.
Un grand challenge à relever : redonner confiance en stoppant le rythme des accidents qui ont gravement entaché l’image de la SETRAG
Selon le nouveau Directeur Général, chaque accident fait pour lui l’objet d’une analyse des causes et des plans d’actions sont définis et mis en œuvre afin qu’il ne se reproduise plus. A cet effet, monsieur Christian Magni a mis en place un Plan de remise à niveau qui est actuellement en cours de déploiement et vise à répondre à la situation de vieillissement de la voie, d’une part avec le renouvellement de l’ensemble des traverses bois par des traverses en béton bi-bloc. Le remplacement des rails de 50kg/m par des rails de 60Kgm, mieux adaptés au tonnage par essieu transporté sur la ligne de chemin de fer et, d’autre part, le traitement des zones instables historiques.
Où en est-on avec la convention de financement de 204 milliards de francs prévus pour la réhabilitation complète du chemin de fer , une convention qui avait été signée entre l’Etat et la SETRAG ?
Pour le nouveau Directeur Général, les travaux en cours de réalisation sur le chemin de fer Transgabonaise ont fait l’objet du financement conjoint consenti par les plus hautes Autorités gabonaises et le Groupe Eramet via ses filiales au Gabon (Comilog et Setrag), ce investissement de 207 milliards de Francs CFA (61 milliards pour la part Etat via prêt auprès de l’AFD et 146 milliards pour la part Setrag, via un prêt auprès de SFI/PROPARCO et des fonds propres) permet de financer le renouvellement des 648 km de voie ferrée en traverses béton, la réhabilitation des ouvrages du chemin de fer, la remise à niveau des infrastructures d’exploitation, la modernisation des équipements d’exploitation, de formation et l’acquisition du matériel roulant dont la rame de train voyageurs en 2916. Pour ce qui est des travaux de voie, 135km ont déjà été renouvelées en traverses béton, soit dans les cantons Lopé, Offoué, Booué, Ivindo, Mouyabi et actuellement ses équipes travaillent dans le canton Abanga. Ndjolé qui présentait le plus de risques compte tenu de la présence des zones instables identifiées depuis la construction. Après 2 ans de travaux, le programme se poursuit, malgré les contraintes opérationnelles et administratives. Un point régulier est fait aux autorités via des réunions au comité de suivi ce qui permet de solliciter leur appui quand cela s’avère nécessaire.
Au sujet de la situation financière de SETRAG.
Selon monsieur Christian Magni, l’objectif de la réforme entamée en 2015 est atteint avec un retour à l’équilibre financier depuis 2017, ce qui permet à la SETRAG de financer sa part du plan d’investissements. L’exercice 2020, malgré les contraintes liées à la crise de la COVID-19 et grâce aux équipes mobilisées, présentera des résultats financiers proches des prévisions permettant ainsi la poursuite du programme d’investissements.