Dans une démarche plus stratégique que spectaculaire, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), autrefois au sommet du pouvoir sous le feu président Omar Bongo, opte pour une campagne référendaire discrète en faveur du « OUI ». Ce choix de porte-à-porte, privilégiant la proximité, semble vouloir éviter de raviver les tensions dans un climat politique encore sensible.
Ce revirement tactique survient après un retour controversé du PDG sur la scène politique, qui a suscité colère et indignation parmi les Gabonais. En effet, beaucoup perçoivent la réhabilitation du parti comme une trahison du président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Bien que ce dernier ait publiquement affirmé vouloir favoriser l’unité nationale en rassemblant tous les fils et filles du pays autour d’un projet commun, les Gabonais restent majoritairement opposés à cette vision inclusive, jugeant que le PDG n’a pas encore répondu de ses actes passés.
Face à ce rejet populaire, exprimé tant dans les milieux politiques, syndicaux qu’associatifs, de nombreuses voix réclament que le PDG rende des comptes pour les abus et manquements perpétrés sous son règne. Certains prévoient des manifestations et tensions dans les rues si le PDG tente de revenir sur le devant de la scène à travers des rassemblements de masse. Pour désamorcer cette hostilité, le PDG semble désormais privilégier une campagne de proximité, préférant le porte-à-porte aux grands meetings, un choix qui témoigne de sa volonté de rester discret et de limiter sa visibilité.
Cette stratégie de terrain, loin des foules et des projecteurs, pourrait permettre au PDG de défendre sa position pour le « OUI » sans attiser davantage les tensions. Cependant, ce positionnement laisse planer un doute : le parti parviendra-t-il à convaincre la population sans les grands shows d’autrefois ? Il reste à voir si cette démarche prudente suffira à apaiser les réticences et à effacer l’image négative d’un PDG encore considéré par beaucoup comme le symbole d’un passé révolu.