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Camélia Ntoutoume ou l’Art de Saboter l’École Gabonaise

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L’année scolaire a soi-disant débuté depuis trois jours. Mais de quel début parle-t-on ? D’un simulacre folklorique, d’une mascarade où l’on inscrit encore les enfants au lieu de leur ouvrir des classes dignes de ce nom. Les établissements, qu’ils soient primaires, secondaires ou préscolaires, ressemblent davantage à des ruines abandonnées qu’à des lieux de savoir.

Table-bancs cassés ou inexistants, toitures éventrées, murs rongés par l’humidité et la peinture, devenue un souvenir jauni. Dans certaines salles transformées en dépotoirs, traînent des préservatifs usagés et des latrines improvisées dans les recoins. Les cours de récréation, elles, se confondent avec des décharges à ciel ouvert. Les enseignants, privés de matériel didactique, sont réduits à improviser dans un environnement où même la dignité humaine s’étouffe, faute d’eau et d’électricité. Voilà le décor pitoyable qu’on offre à la jeunesse gabonaise, censée porter demain le flambeau de la Nation.

Et pendant ce temps ? La ministre d’État chargée de la Communication, Camélia Ntoutoume, s’affiche comme l’ombre docile du Chef de l’État, suivant ses bottes avec une fidélité qui frise la caricature. On la voit partout, sauf là où elle devrait se battre : dans les écoles, auprès des enfants, au chevet de l’éducation nationale qu’elle a pourtant la responsabilité morale de défendre.

Ironie amère : cette ministre qui exige l’excellence aux élèves et aux enseignants n’envoie pas, bien sûr, ses propres enfants dans ces “poubelles scolaires”. Demi-Gabonais, demi-Européens, fruits d’un métissage qui leur garantit déjà un avenir loin de cette désolation, ses enfants n’auront jamais à humer l’odeur fétide des classes délabrées, ni à tendre la main pour écrire sur un cahier introuvable. Elle se contente de condamner les enfants des autres à cet enfer, avec un mépris qui n’a rien à envier à celui du régime Bongo qu’elle servait hier avec la même fidélité obséquieuse.

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Sans commentaire, voilci les conditions dans lesquelles Camelia Ntoutoume vient d’envoyer les enfants gabonais commencer leurs cours .

Alors la question est simple : pourquoi Oligui l’a-t-il ramenée ? Qu’est-ce qui lie cette dame honnie du peuple au Président de la Transition ? Mystère. Mais une chose est sûre : son maintien dans l’équipe gouvernementale est une insulte à la jeunesse et une trahison de l’esprit de rupture.

Car, soyons clairs : une ministre qui accepte que les écoles du pays se transforment en cloaques n’aime ni ses enfants, ni ceux des autres, ni son pays. C’est de la méchanceté pure, une cruauté bureaucratique qui tue l’avenir à petit feu. Camélia Ntoutoume ne mérite ni son poste, ni la confiance d’un peuple qui n’en peut plus d’être sacrifié.

À ce stade, il ne s’agit plus de réformer mais de dégager. Camélia, si vous avez encore une once de dignité, partez. Cédez la place à quelqu’un qui aime ce pays, qui a mal quand il voit un enfant assis à même le sol pour apprendre l’alphabet, qui comprend que l’éducation n’est pas une faveur mais un droit.

Sinon, que l’Histoire vous réserve le sort que vous méritez : celui d’un symbole d’indifférence, d’une ennemie de l’école, d’une ministre de la cruauté.

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