Ça passe ou ça casse : Oligui Nguema face aux dangers d’une alliance controversée avec les Pédégistes.

Le climat dans lequel Oligui Nguema a entamé son mandat est marqué par un scepticisme persistant. Bien que ses efforts en matière d’infrastructures et certaines décisions aient, dans une certaine mesure, amélioré le quotidien de nombreux Gabonais, il est crucial de ne pas perdre de vue que le peuple attend toujours des réformes profondes touchant à la justice, aux institutions et à la dignité nationale.

Malgré des avancées visibles, la justice semble encore pencher en faveur des plus puissants, souvent plus qu’auparavant. Des expropriations injustes continuent d’affecter les citoyens au profit de proches du pouvoir, et des détenus se retrouvent emprisonnés pour des motifs discutables, parfois sans procès équitable. Plus préoccupant, les prisonniers politiques demeurent derrière les barreaux, tandis que d’autres sont libérés sans explication, sapant ainsi la confiance du peuple envers ses dirigeants.

Les Gabonais aspirent à une justice équitable et Oligui Nguema doit répondre à cette attente en rétablissant une justice au service de tous. Le projet de nouvelle constitution, critiqué par beaucoup, est perçu comme un document taillé sur mesure pour les nouvelles autorités. Ce sentiment est aggravé par le fait que certains représentants du pouvoir mènent déjà campagne pour le « oui » à cette constitution, alors que la campagne officielle n’a pas encore commencé. En parallèle, des menaces se font entendre à l’encontre de ceux qui souhaiteraient promouvoir le « non », rappelant les méthodes du régime précédent, dont tant de Gabonais aspiraient à se libérer.

À quelques semaines d’un vote crucial, qui déterminera l’adhésion du peuple aux politiques d’Oligui Nguema et du CTRI, maintenir ces pratiques sans chercher à redonner confiance à ceux qui l’ont soutenu pourrait s’avérer risqué. Si le général s’appuie uniquement sur des méthodes coercitives pour assurer le soutien populaire, cela pourrait compromettre l’avenir de son projet de gouvernance.

Deux événements récents ont particulièrement ébranlé la confiance du peuple. D’abord, l’annonce d’une possible libération de Sylvia Bongo et de son fils, qui a choqué une grande partie des Gabonais. Ensuite, le ralliement inattendu du PDG, l’ancien parti au pouvoir, qui a déclaré soutenir la nouvelle constitution et accompagner le président Oligui dans ses efforts. Cette alliance crée un sentiment d’incompréhension et de trahison parmi les citoyens.

Historiquement, lorsqu’un parti perd le pouvoir, il se repositionne dans l’opposition pour reconquérir sa place. Or, dans ce cas, le PDG semble avoir trouvé un nouvel allié en Oligui Nguema, renforçant l’idée que ce coup d’État n’était pas un véritable changement, mais plutôt une réorganisation interne du pouvoir, comme l’a souligné le professeur Ondo Ossa.

Il est donc légitime de s’interroger sur les raisons qui lient encore Oligui Nguema à l’ancien système, au point de donner l’impression de trahir les espoirs de changement du peuple. Quelles sont les stratégies qu’il compte mettre en œuvre pour obtenir un « oui » au référendum, alors que les Gabonais dénoncent quotidiennement injustices et inégalités ?

Monsieur le Président, il est temps de redresser la barre. Le peuple attend de vous des actions concrètes qui renforcent la justice et l’équité. Vous avez l’opportunité unique d’écrire une nouvelle page de l’histoire du Gabon, mais cela ne se réalisera qu’avec une justice impartiale, une gouvernance transparente et un véritable respect des droits et aspirations de chaque citoyen.

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