Activement recherché par les forces de l’ordre depuis les évènements du 09 juillet 2016 au rond-point de la démocratie lors du dépôt de candidature d’Ali Bongo Ondimba à la CENAP, le rappeur activiste Bung Pinze s’est livré à cœur ouvert à notre rédaction depuis son exil.
Vous êtes recherché par la police depuis un moment; peut-on savoir ce que l’on vous reproche ?
Le pourvoir en place me reproche de crié haut et fort ce que tout le monde pense très bas en l’occurrence les crimes rituels, la répression violente ainsi que le manque de démocratie pour ne citer que cela.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à devenir opposant, quand on sait que vous avez soutenu activement Ali Bongo Ondimba en 2009 ?
J’ai toujours été un opposant. La preuve : j’ai eu à l’affirmer ouvertement au fils d’Ali BONGO Ondimba lors d’un diner dans un restaurant huppé de la place (Phare du large) et devant des témoins même si ces derniers ne peuvent plus le reconnaître aujourd’hui.
Au départ, j’avais cru aux promesses d’Ali Bongo. Je pensais que les droits d’auteurs aux artistes allaient tout de suite être mis en œuvre, que les 5000 logements par an allaient sortir de terre, que l’augmentation du SMIG allait être effectif, que Port-Gentil allait devenir le Dubaï de l’Afrique, que la liberté de la presse et autres allait être établis mais ce n’était que du mensonge électoral
Activement recherché, est-ce-que vous êtes prêt à demander pardon à Ali Bongo Ondimba afin de retrouver la liberté comme certains l’on fait ?
Je ne peux m’excuser en quoi que ce soit auprès d’Ali Bongo car il s’est servi de moi pour mentir au peuple gabonais en 2009; de ce fait, c’est à lui de me demander pardon, pas moi : Ma liberté ne vaut pas la libération de mon pays.
Dans votre planque, continuez-vous de garder le contact avec vos proches, notamment ceux du groupe Communauté Black ou encore avec votre petit frère Lorsdhelkaass qui avait été gardé à vue à cause de votre position politique ?
Le groupe Communauté Black dont je suis un des membres fondateurs est devenu aujourd’hui mon ennemi et je ne coopère pas avec l’ennemi; quant à Lorsdhelkaass que je considère comme mon premier fils, je trouve regrettable qu’on l’ait mêlé à mon combat. Son arrestation visait simplement à m’affaiblir.
Ali Bongo toujours là, ne pensez-vous pas que votre combat a été vain ?
Un combat noble n’a jamais été mené en vain. Ali BONGO Ondimba a fait un coup d’État électoral pour se maintenir au pouvoir, il n’a jamais été élu par le peuple. Ceux qui pensent que le peuple a fini d’écouter se trompent. Nous serons toujours écoutés. Notre combat n’a pas été mené en vain. La cause reste noble et profitera aux générations futures. Morts ou vifs nous vaincrons.
Votre mot de la fin
Au-delà de tout, il faut comprendre que même si l’on n’est pas opposant au Gabon, on finit par le devenir par la force des choses. Comment imaginer qu’une population d’à peine deux millions d’habitants avec autant de richesses dont regorge notre pays croupisse dans la misère à cause d’un Président comme Ali Bongo Ondimba qui n’arrive pas à faire profiter au peuple de ses richesses. J’ai la conviction que le combat que je mène aujourd’hui profitera même à ceux qui se sont fait ennemis de ma cause.