L’opération de lutte contre le grand banditisme, lancée à Moanda par les forces de sécurité, vient de basculer dans la tragédie. Un jeune homme, abattu lors de cette mission, fait les gros titres des réseaux sociaux. Des vidéos et audios relayés par des témoins sur les plateformes en ligne laissent penser à une grave bavure. Selon les images et multiples témoignages, la victime aurait été froidement abattue, et les éléments des forces de l’ordre qui ont mené l’opération tenteraient de maquiller ce meurtre.
Alors que la sécurité est une priorité du CTRI, cette affaire soulève de sérieuses questions. En effet, la volonté de rétablir l’ordre face à l’explosion de la consommation de drogues et de la violence liée au banditisme est légitime et nécessaire. Mais à quel prix ? Le rétablissement de la sécurité ne doit pas se faire au détriment des vies humaines, encore moins par des exécutions sommaires.
La jeune victime était vendeur de friperie au marché de Moanda.
Abattre un individu non armé, qui ne présentait aucune menace apparente, constitue un crime. C’est une violation flagrante des droits de l’homme. Cette situation met en lumière l’excès de zèle de certains éléments des forces de l’ordre, mal formés, mal encadrés et souvent eux-mêmes complices des réseaux criminels.
La victime allongée dans les herbes après avoir été abattu
Ce n’est pas en agissant avec brutalité que l’on rétablit l’ordre. Le régime des Bongo, malgré toutes ses dérives, est tombé sans effusion de sang. Il serait inacceptable que la lutte contre la délinquance, menée sous le régime de la transition, se transforme en une spirale de violence d’État. Le silence des autorités face à ce drame est assourdissant. Une explication s’impose, et la justice doit être rendue à cette victime innocente.
Moanda pleure une nouvelle victime, et le pays tout entier attend des réponses.