Récemment, 417 véhicules ont été remis à des chômeurs gabonais, leur offrant une nouvelle chance de réintégrer le marché du travail en tant que chauffeurs de taxi. Cependant, moins d’une semaine après cette initiative louable, de nombreux accidents ont été signalés, et les usagers de la route ne cachent pas leur mécontentement face à la conduite de ces nouveaux chauffeurs. Mais avant de leur jeter la pierre, ne devrions-nous pas plutôt analyser la situation plus en profondeur ?
Libreville n’est pas connue pour la discipline de ses conducteurs. Depuis longtemps, le respect du code de la route semble être une suggestion plutôt qu’une règle. Feux grillés, dépassements hasardeux, et stationnements anarchiques font partie du paysage quotidien. Comment peut-on alors exiger de ces nouveaux chauffeurs qu’ils excellent immédiatement dans un environnement aussi hostile, où même les plus anciens font preuve de laxisme ?
Imaginez la pression : avoir un contrat sur les épaules, un véhicule flambant neuf, et une somme à verser chaque jour pour respecter les termes de l’accord. Le stress de devoir rouler des heures sous un soleil de plomb, tout en évitant les embouteillages et les imprévus, rend la tâche écrasante pour n’importe quel chauffeur novice. Dans un tel climat, n’est-il pas normal que quelques erreurs se produisent ?
Il faut bien comprendre que l’on ne devient pas un chauffeur expérimenté du jour au lendemain. Il y a un temps d’apprentissage, un temps d’adaptation à la pression du trafic et aux exigences de la clientèle. Certes, des accidents se produisent, mais n’est-ce pas le prix à payer pour donner à ces chauffeurs la possibilité de se faire une place dans la société ? Pour reprendre une célèbre expression, « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».
on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
Aux détracteurs qui jugent sévèrement ces chauffeurs, je pose cette question : qu’auriez-vous fait à leur place ? Auriez-vous été capables de faire face au stress, à l’animosité des conducteurs plus expérimentés, et à la pression de rendre des comptes à vos employeurs chaque jour ? Il est facile de pointer du doigt sans jamais s’être trouvé dans la même situation. Les autorités ont eu raison de faire confiance à ces chômeurs. Donner une chance à quelqu’un, c’est aussi accepter les erreurs du début et soutenir son parcours vers l’amélioration.
Plutôt que de condamner ces nouveaux chauffeurs de taxi, soutenons-les. Il est certain que le temps et l’expérience les aideront à devenir de meilleurs conducteurs. Mais d’ici là, ne perdons pas de vue que la conduite à Libreville, déjà problématique, n’aide en rien leur situation. Alors, accordons-leur une marge d’erreur, car l’important est qu’ils aient la volonté d’apprendre et de s’améliorer pour offrir un service de qualité aux citoyens gabonais.