Aminata, du côté du pouvoir : Chronique d’une société civile détournée de sa mission

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Depuis les déguerpissements brutaux de Plaine Orety jusqu’aux dernières tensions sociales liées à la précarité urbaine, Aminata ne s’est pas illustrée par la défense des populations affectées, comme on aurait pu s’y attendre. Bien au contraire, elle a soutenu l’action gouvernementale, allant jusqu’à justifier des opérations décriées pour leur caractère inhumain. Une position qui lui a valu le désaveu de nombreuses victimes et une vague de critiques sur les réseaux sociaux.

Le plus troublant reste ce silence, ou plutôt cette forme de complicité par omission, face aux dérives institutionnelles ou aux injustices sociales pourtant évidentes. Alors que d’autres figures de la société civile s’efforcent de maintenir un cap critique et indépendant, Aminata semble avoir choisi le confort d’une posture ambiguë, plus proche de la communication gouvernementale que de l’engagement citoyen.

Faut-il y voir une stratégie personnelle de préservation, un calcul carriériste ou simplement une dérive idéologique ? La question reste ouverte. Mais ce qui est certain, c’est que cette attitude fragilise davantage la crédibilité d’une société civile déjà affaiblie, souvent soupçonnée de duplicité ou de récupération.

Aminata n’est plus perçue comme une vigie républicaine, mais comme un rouage docile d’un pouvoir dont elle semble désormais partager les priorités. En s’éloignant des combats justes pour se rapprocher des cercles de décision, elle trahit ce qu’elle prétendait incarner : une voix pour les sans-voix.

Dans un pays où l’équilibre des forces repose aussi sur une société civile forte, indépendante et vigilante, cette trahison symbolique sonne comme un avertissement. La neutralité n’est pas l’indifférence. Et le silence, parfois, est un choix politique lourd de conséquences.

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