À deux semaines du dialogue national crucial pour l’avenir du Gabon, les tensions atteignent un paroxysme alors que plusieurs partis politiques, syndicats et organisations de la société civile exigent un report immédiat. La plateforme Action Patriotique pour le Gabon (APG) a vivement critiqué l’organisation et le format prévus pour cet événement historique, les qualifiant de sources potentielles de division et de manipulation.
Dans un mémorandum remis à l’archevêque de Libreville, désigné pour présider le dialogue, l’APG a exprimé son profond mécontentement face au décret présidentiel définissant les paramètres du dialogue. Selon eux, ce décret a semé les graines du désaccord au lieu de favoriser un consensus national. Ils ont souligné que le dialogue manque cruellement de caractère souverain, malgré les promesses du président Oligui Nguema.
Une des principales préoccupations de l’APG concerne la sélection des participants, accusant le gouvernement de s’immiscer dans l’indépendance des partis politiques et des associations en réservant le droit de choisir qui pourra participer. Cette ingérence flagrante, selon l’APG, pourrait compromettre sérieusement la légitimité et l’efficacité du dialogue.
Face à ces problèmes cruciaux, l’APG a demandé avec insistance l’annulation du décret présidentiel et le report du dialogue. Ils appellent également à la formation d’une instance préparatoire indépendante pour revoir l’organisation de l’événement. Leur objectif est clair : apaiser les tensions et restaurer la confiance en la transition politique du pays.
L’archevêque s’est engagé à transmettre ces doléances au président Brice Oligui Nguema et à consulter les ministères concernés. Cependant, ces gestes de conciliation ne semblent pas suffisants pour apaiser les craintes de ceux qui voient dans ce dialogue un stratagème des autorités militaires pour conserver le pouvoir.
Un activiste présent lors de la remise du mémorandum a déclaré sans équivoque que si aucune évolution significative n’était constatée, son organisation boycotterait le dialogue. Cette menace souligne l’ampleur de la défiance et du mécontentement parmi la population gabonaise face à un processus qui semble être manipulé pour servir les intérêts des militaires au détriment de la véritable démocratie.
À deux semaines de cet événement crucial, le Gabon se retrouve à la croisée des chemins, avec un avenir incertain où le dialogue national est à la fois une lueur d’espoir et une source d’inquiétude majeure. Les prochaines décisions des autorités gabonaises seront déterminantes pour la stabilité et la légitimité du pays dans les mois à venir.
source : RFI